Très déçues par le manque d’ambition du débat, Oxfam France, Action Contre la Faim, le Secours Catholique Caritas France et Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF), soutenues par le CCFD-Terre Solidaire, ont quitté la réunion de l’atelier 12 des Etats généraux de l’alimentation, qui se tenait vendredi 20 octobre. Selon les organisations, cette réunion « était pourtant la seule qui devait traiter de la lutte contre l’insécurité alimentaire au niveau international. »
Les ONG dénoncent « le niveau d’ambition très insatisfaisant de l’ordre du jour, des débats prévus, et des solutions envisagées par le gouvernement sur ce sujet. » « Pour que la France participe efficacement à la lutte contre la faim dans le monde, il est absolument vital que l’on se pose les vraies questions », ajoutent-elles. « Parmi elles, celle de la cohérence des politiques publiques françaises avec le respect du droit à l’alimentation pour tous. Celle de la participation française à des initiatives internationales, comme la Nouvelle Alliance du G7 pour la Sécurité Alimentaire et la Nutrition, qui mettent en péril les agricultures paysannes africaines et les droits des populations vulnérables. Celle, enfin du cadre législatif ambitieux que la France devrait mettre en place pour s’assurer que ses investissements agricoles, publics comme privés, profitent réellement à une agriculture durable, dans la droite ligne des engagements pris avec l’adoption de la loi sur le devoir de vigilance des multinationales. »
Les ONG auraient aussi souhaité que le Gouvernement invite un représentant de la société civile des pays en développement, « afin de témoigner directement des besoins des populations que l’on cherche à soutenir ». « A la place, le gouvernement a préféré donner la parole à des représentants de la Fondation Avril et de la Fondation Crédit agricole, toutes deux liées à des entreprises dont certaines activités ont déjà été dénoncées à maintes reprises et évaluées comme dangereuses pour la sécurité alimentaire mondiale ».
« Nos organisations ne sont pas mobilisées depuis quatre mois de manière constructive dans les EGA pour éviter les débats de fond et cautionner les pratiques d’acteurs dont on sait, de par notre ancrage sur des territoires touchés par l’insécurité alimentaire, qu’ils ont une responsabilité dans la situation actuelle. »
« Dans ces conditions, c’est à dire sans représentant à la tribune des organisations de la société civile et des organisations paysannes et sans volonté d’aborder les préoccupations centrales des populations directement affectées par la faim et la malnutrition, la présence des ONG semble vaine et viendrait à porter caution à des décisions auxquelles nous ne pouvons-nous associer », concluent-elles.