« On a bon espoir que le marché triple d'ici 2022 », a affirmé lors d'une conférence de presse Célia Rennesson, la directrice générale de cette organisation qui fédère 1 300 acteurs de la filière : « de deux épiceries vrac en 2013, on en compte actuellement 400 ». Selon le cabinet Nielsen, 40 % des Français déclarent acheter en vrac, en hausse de trois points sur un an. Mais ce type de consommation reste quand même une « niche », avec une part de marché (hors produits frais) de 0,75 %, que Réseau Vrac espère porter à 3 % en 2022.
Le marché se partage entre les boutiques spécialisées (5 %), tirées par l'unique franchise dédiée au vrac au monde, le réseau Day by Day (59 magasins) ; les magasins bio (45 %), dont 88 % sont équipés d'un rayon vrac ; et les grandes surfaces alimentaires qui trustent les 50 % restants. « Dans la grande distribution, tout le monde s'y est mis : 70 % des hypers et des supermarchés possèdent un coin dédié au vrac, implanté dans 57 % des cas au sein du rayon bio », a ajouté Célia Rennesson.
De 54 références en grandes surfaces, on passe à 150 dans les magasins bio (avec lesquelles ils réalisent entre 5 et 20 % de leur chiffre d'affaires), à 400 chez un spécialiste, voire jusqu'à 1 000 dans un Day by Day. - shampoings et aliments bébés - Parmi les catégories les plus consommées figurent les oléagineux (achetés par 58 % des foyers), les fruits secs (51 %), les légumineuses (30 %), les graines (29 %) et les céréales à égalité avec le riz (25 %). « Ce qui se développe de plus en plus, ce sont les catégories non-alimentaires », tels les cosmétiques et détergents, a précisé Célia Rennesson, en citant « The Naked Shop », dans le XIe arrondissement de Paris, la première boutique spécialisée dans le vrac liquide. Autre tendance de fond : l'arrivée massive d'innovations dans les équipements dédiés au vrac, brevetées, en cours de tests ou déjà opérationnelles, comme « un moulin à oléagineux pour fabriquer en direct sa pâte à tartiner» ou des «bars à pâtes fraîches ».
Une autre nouveauté est l'arrivée sur ce marché de grandes marques (L'Oréal, Kellogg's, Unilever), a souligné Célia Rennesson, tandis que de nouveaux secteurs se disent intéressés : « des salons de coiffure nous ont contactés, en attendant les produits pour bébés vendus en pharmacie ». Grâce à l'action de Réseau Vrac auprès des pouvoirs publics, plusieurs amendements clarifiant et règlementant le secteur ont été insérés dans la loi sur l'économie circulaire, a précisé pour sa part la responsable juridique de l'association, Lucia Pereira. Car de nombreuses questions se posent encore et peuvent constituer un frein au développement du vrac : l'étiquetage, la sécurité sanitaire au moment du transvasement des produits, le respect du cahier des charges des aliments sous appellation contrôlée (AOP, IGP), comment étendre l'usage des contenants réutilisables, etc.