L’objectif d’atteindre 6 % de la Sau convertie en bio en 2012 ne sera pas atteint

40 % des conversions à l'agriculture biologique se font en élevage.(© Terre-net Média)

La crise agricole, le bilan de santé et la volonté de redonner un sens à son métier conduisent de nombreux agriculteurs à se convertir à l’agriculture biologique.  Après cinq années de stagnation et un exercice 2008 en demi-teinte, l’année 2009 s’inscrit en rupture. Fin 2009, on dénombrait alors 16.446 exploitations converties ou en cours de conversion, soit une progression de 23,7 % par rapport à fin 2008.
Pour 2010, le phénomène s’amplifie. L’Agence bio dénombre 3.345 nouvelles exploitations lancées dans l’aventure sur les sept premiers mois de l’année. Après déduction des cessations d’activité, le solde est de 2.948, soit une progression de 30 % par rapport à 2009 sur la même période.

Tous les départements engagés pour le développement de l'agriculture biologique...

Des exploitations bio diversifiées 38 % des exploitations bio produisent des fruits ou des légumes frais à titre principal en 2009, ou sont spécialisées en élevage. La part des élevages monogastriques est de 10 % et 6 % cultivent des plantes médicinales.

Toutefois, le développement envisagé de 24 % par an, de la surface agricole convertie  bio ou en cours de conversion d’ici 2012, porterait seulement à 4 % la Sau nationale en Bio. On dénombrerait alors 33.000 exploitations en bio sur 1,4 million d’hectares.  L'objectif du plan Barnier fixant à 6% la part de la Sau en agriculture biologique ne serait pas alors atteint.

En attendant, tous les départements sont engagés dans cette forte dynamique de développement de l’agriculture biologique. La Dordogne est en tête cette année, suivie du Gers, du Vaucluse et de la Drome.

... et toutes les productions également

Toutes les productions sont aussi engagées dans cette conversion avec une prédominance pour le secteur de l’élevage (40 % des conversions), où les systèmes herbagers se prêtent facilement à l’agriculture biologique. D’ores et déjà, plus de 6 % des surfaces en plantes médicinales, en fruits, en légumes secs et en vignes sont cultivées en 2009 en bio ou sont en conversion. Les taux de conversion à « deux chiffres » dans les autres secteurs ne seront pas suffisants pour rattraper le retard.

Deux régions ont aussi dépassé le seuil de 6 % : Paca avec 8,7 % et Languedoc-Roussillon (6,4 %). Quatre régions sont sur la bonne voie pour s’approcher du cap des 6% avec des surfaces agricoles, cultivées en bio supérieures à la moyenne nationale (6775 hectares soit 2,46 % de la Sau nationale).  L’Agence bio dénombre, par ailleurs, 14 départements ayant aussi atteint l’objectif de 6 %. Il s’agit par exemple de la Drome et de la Guyane. Mais c’est le département de la Loire Atlantique qui arrive en tête. 

Au Grand conseil de l’Agence bio En présidant le Grand conseil d’orientation de l’Agence bio, Bruno Le Maire, ministre de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, a détaillé l’effort budgétaire en faveur de la conversion des agriculteurs au bio dans le cadre du plan « Agriculture biologique : horizon 2012 ». - 50 millions d’euros d’aides pour la conversion à l’agriculture biologique dans le cadre du bilan de santé de la Pac - 3 millions d’euros par an sur cinq ans au fonds de structuration de l’Agence bio. Les abattements fiscaux sont maintenus. Selon le ministère de l’Agriculture, le plan « Agriculture biologique : horizon 2012 » doit permettre le développement de l’alimentation bio, en particulier dans la restauration collective publique, avec pour objectif de proposer 20 % d’aliments bio dans ce secteur en 2012. La mise en oeuvre du Programme national de l’alimentation favorisera également le développement des circuits courts.