![]() L’évolution du marché foncier agricole en 2012 est marquée par le recul des personnes physiques, agricoles ou non. Représentant respectivement 56 et 23 % des acquéreurs, le nombre de transactions baisse de 6,3 %. Les sociétés d’exploitation agricole, en revanche, renforcent leurs achats de 14,9 %. (© Terre-net Média) |
Ce qu'il faut retenir : Les prix des terres libres freinés par la réforme de la Pac et la conjoncture. |
Sur le marché des terres et des prés loués, l’hectare s’est négocié à 4.060 € en moyenne, soit une progression de 2,5 % par rapport à 2011. Les écarts de prix de 25 % avec ceux des terres libres, sont plus élevés dans les régions où la propriété foncière est morcelée comme dans le Nord - Pas de Calais ou en Picardie. Ailleurs, dans la moitié nord de la France, les prix de l’hectare libre ou occupé convergent.
En revanche, les différences de prix des terres libres s'accroissent entre les régions d’élevage où les revenus agricoles sont les plus faibles et les départements céréaliers. Mais lorsque les zones d’élevage (4.220 €/ha) basculent vers les grandes cultures (6.560 €/ha), on observe une convergence des prix en vigueur : l’hectare de terre vaut 5.840 €/ha.
![]() Evolution des prix des terres libres (en vert), et louées (en marron). (© Terre d'Europe-Scafr d'après Safer et Ssp.) |
Le recul de l’âge de la retraite mais aussi les prix agricoles, pour les céréaliers, pousseraient davantage d’agriculteurs à rester en activité. Et avec la crise, les non agriculteurs se sont retirés du marché. Quant aux banques, elles ont été moins généreuses pour financer l’acquisition de terres. Pourtant les taux d’intérêt n’ont jamais été aussi bas !
Mais ce serait aussi les incertitudes sur la réforme de la Pac et sur le montant à venir des aides qui pourraient commencer à peser sur le marché foncier. Les fermiers sont évidemment tentés d’acquérir les terres qu’ils exploitent pour préserver leur outil de production à l’échéance de leur contrat de location. Mais les agriculteurs qui veulent s’agrandir semblent aujourd’hui plus hésitants pour acheter de nouvelles terres alors qu’ils ne savent pas quel sera le montant des aides directes versées après 2014 !
![]() Evolution en valeur constante du prix des terres et des prés libres non bâtis entre 1971 et 2012. base 100 en 1993 (© Terre d'Europe-Scafr d'après Safer et Ssp.) |
En fait, les marchés des terres agricoles, et même fonciers ruraux dans leur globalité, se sont caractérisés par une explosion des ventes en janvier 2012, dans la poursuite de celle observée fin 2011. La raison : la réforme de l’imposition sur les plus-values immobilières. Le nouveau barème suppose une détention des biens pendant au moins 25 ans pour bénéficier d’une exonération sur les plus-values d’au moins 50 %.
En revanche, ce qui pourrait expliquer la bonne tenue de la vente des terres en fermage (pour rappel, hausse de 2,5 %) est le bon rendement locatif de 3,3 % brut. Il dépasse même, selon la Fnsafer, 4,5 % brut dans les zones où les prix des terres sont faibles et il est compris entre 3,5 % et 4,5 % dans le Nord-Pas de Calais où les loyers sont élevés. Attractifs, ces taux sont supérieurs aux taux moyens des produits financiers et ce, sans prendre en compte la plus-value du capital détenu.