La fracture numérique entre les villes et les campagnes perdure. Selon l’enquête Agrinautes 2015 (1), 48 % des agriculteurs connectés ont un débit de connexion internet fixe inférieur à 2 mégabits par seconde (Mb/s). Seuls 12 % disposent de plus de 10 Mb/s. Les zones rurales restent moins bien couvertes par les opérateurs que les secteurs citadins.
Cette situation n'évolue que très lentement. En 2011, 54 % des "agrinautes" disposaient de moins de 2 Mb/s, soit six points de plus seulement en quatre ans.
Très haut débit : d'ici 2022 ?
Cette inégalité géographique d’accès au réseau s’observe aussi bien en internet fixe que mobile. Mais avec son objectif de 100 % de couverture très haut débit d’ici 2022, le plan "France très haut débit" adopté en 2013 devrait changer la donne. La fibre progresse en effet. Cependant Hervé Maurey, sénateur UDI de l'Eure et président de la Commission de l'aménagement du territoire et de développement durable du Sénat, et Patrick Chaize, sénateur LR de l'Ain, ont tiré la sonnette d'alarme dès fin 2015 : « Cette couverture se limite aujourd'hui à la partie la plus dense de la zone d'initiative privée (2). La progression risque d'être limitée dans la France périurbaine, et plus encore dans la France la plus rurale ». Espérons que l’appel des sénateurs soit suivi d’actions de l'État et des opérateurs « pour que le numérique contribue véritablement à l'égalité entre les territoires ».