Le producteur de cinéma possède un château avec un bois non clôturé de 150 hectares à La Trinité-des-Laitiers, où il interdit la chasse et où beaucoup de cerfs des 8.000 hectares de forêt environnants se « réfugient » en période de chasse, a précisé la préfecture. Mais le bois de M. Besson est aussi entouré d'exploitations agricoles, où les cerfs « occasionnent des dégâts », selon l'arrêté signé jeudi par le préfet et qui doit être publié dans les jours qui viennent. « L'implantation d'importantes populations (de cerfs) sur la propriété de M. Besson » présente en outre « des risques de collision avec des véhicules» , selon le texte de l'arrêté, dont l'AFP a eu une copie.
« La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, c'est un accident de la route le 27 décembre (en bordure de la propriété, à cause d'un cerf, ndlr). La personne s'en tire bien, heureusement, elle avait une grosse voiture », a expliqué Jean-Pierre Féret, conseiller départemental DVD de l'Orne. « Il y a trop de dégâts dans les cultures. La fédération des chasseurs en arrive à avoir du mal à indemniser les exploitants, près de 15.000 euros pour quatre à cinq exploitants », a ajouté l'élu. Les fédérations de chasseurs indemnisent en effet les agriculteurs des dégâts dus aux grands gibiers sur leurs parcelles. « Et encore, tout n'est pas indemnisé : les éleveurs trouvent parfois plusieurs dizaines de cerfs dans leurs champs qui mangent la nourriture des vaches », a poursuivi M. Féret.
Du 1er février au 31 mars, « une battue administrative d'effarouchement d'animaux sera » donc « organisée chaque semaine au départ de la propriété de monsieur Luc Besson », qui « pourra y être associé », selon l'arrêté. « Il s'agit d'une battue d'effarouchement uniquement, avec des chiens spécialisés, sans arme », a précisé à l'AFP le directeur de cabinet du préfet, Fabien Chollet. L'idée est « que la population de cerfs s'étale » davantage sur le massif de 8.000 hectares, dont font partie les 150 hectares du cinéaste. Trois cents cerfs ont été recensés sur ces 8.000 hectares, ce qui ne constitue pas « une surpopulation», a précisé M. Chollet. M. Besson ne « va pas s'exprimer sur le sujet », selon l'entourage du cinéaste.