« Nous vendons à tous les pays de la région, sauf à l'Arabie Saoudite », indique à l'Afp Serge Faller, directeur général de Desialis, principal producteur de luzerne déshydratée, qui représentera sa filière au forum d'affaires franco-saoudien de Riyad les 12 et 13 octobre. Il fera partie de la délégation emmenée par Manuel Valls et le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, a annoncé mardi dans un communiqué l'organisation Coop de France Déshydratation.
« C'est un marché de grand intérêt et de grand devenir », ajoute Serge Faller, où « la décision d'arrêter l'irrigation des cultures indigènes » prise en 2008 pour enrayer l'épuisement des nappes phréatiques « va les obliger à ouvrir la porte aux importations sur la plupart des matières premières ».
Le royaume wahhabite importe déjà 1,5 million de tonnes de luzerne déshydratée, se fournissant notamment en Espagne, en Italie, aux Etats-Unis ou en Australie, mais « ces quantités devraient doubler » avec l'abandon des cultures irriguées locales, estime-t-il. Les besoins saoudiens en alimentation animale concernent l'élevage de chèvres, de moutons, de chevaux et de chameaux, ainsi que la filière bovine laitière, qui dispose sur place « d'exploitations de 10.000, voire 15.000 têtes », explique-t-il.
Serge Faller évalue le potentiel d'exportation à « plusieurs centaines de milliers de tonnes », alors que « le marché français est saturé », avec la concurrence d'oléagineux (soja, colza, tournesol) importés pour moitié.
La France produit 800.000 tonnes de luzerne par an, cultivées sur 60.000 hectares par 6.500 agriculteurs et transformée dans 25 usines employant 1.500 salariés équivalent temps plein, selon Coop de France Déshydratation.
