En 2011, le prix des terres danoises recule encore de 6 %, pour s’établir à 20.600 euros/ha. (©Terre-net Média)Le prix des terres a été multiplié par 4,4 entre 1995 et 2008. La progression continue des prix s’explique par le mode de financement des exploitations danoises, fondé sur un endettement massif et de longue durée, conjugué à des taux d’intérêt décroissants sur la période. La hausse provient aussi de la pression sur les terres, même médiocres, due au besoin de surfaces d’épandage de lisier, produit non exportable.
Puis le prix des terres perd près d’un tiers de sa valeur entre 2008 et 2010, du fait d’un effondrement des revenus agricoles au plus fort de la crise financière. La Vac/ha (1) perd ainsi 24 % entre 2007 et 2009. En 2011, le prix des terres recule encore de 6 %, pour s’établir à 20.600 euros/ha. En trois ans, la baisse est de 35 %.
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Le prix des terres danoises s’achemine vers une valeur plancher : la baisse des prix est moins forte en 2011 qu’au cours des deux années précédentes. Cette évolution s’explique par la remontée des revenus, entamée en 2010 (+ 34 %), et qui se poursuit en 2011 (+ 4 %). Le niveau atteint est même supérieur à celui de 2007, avant l’éclatement de la crise. De plus, les taux d’intérêt, qui ont chuté entre 2009 et 2010, sont stables en 2011.
Un fort endettement des agriculteurs
Après s’être contracté de 37 % entre 2007 et 2009, au plus fort de la crise, le nombre de transactions sur le marché foncier danois est stable pour la deuxième année de suite (- 1 % entre 2009 et 2011), laissant augurer une reprise des échanges. Pour autant, la fébrilité reste de mise. Les conditions d’accès au crédit restent difficiles pour les agriculteurs et le taux d’endettement augmente encore, mécaniquement, en 2011, du fait de la baisse continue de la valeur des terres agricoles.
Depuis le début de la baisse des prix des terres, le taux d’endettement des exploitations à temps complet est ainsi passé de 53 % en 2008 à 62 % en 2011. Cette situation délicate touche particulièrement les jeunes agriculteurs – très endettés – et les éleveurs de porcs, dont les revenus ne progressent pas autant que dans les autres secteurs agricoles. En effet, si l’amélioration les revenus se poursuit, après l’effondrement suivant la crise financière de 2008, la hausse des coûts de production (aliments du bétail, intrants et énergie) reste pénalisante pour l’élevage.