« Le ministre de l'Agriculture prône l'avènement d'une agro-écologie, résolument opposée au monopole alimentaire des firmes agroproductivistes », écrivent dans un communiqué tous ces acteurs opposés aux OGM, avant d'inviter le ministre à passer « des paroles aux actes ».
« Pour être cohérent, le gouvernement doit refuser sur nos territoires les cultures de plantes génétiquement modifiées », ajoutent-ils dans le communiqué signé par l'Unaf, la Confédération paysanne, la Fnab, Greenpeace, Les Amis de la terre, France Nature Environnement (FNE), ainsi que la fédération Nature et Progrès. « Nous attendons du gouvernement des mesures d'interdiction définitive des cultures d'OGM », grâce à « des mesures qui ne doivent plus prêter le flanc à des arguties juridiques », souhaitent-ils.
Le Conseil d'État a annulé jeudi, pour non conformité au droit européen, l'arrêté interdisant en France la culture du maïs transgénique MON810 de la firme américaine Monsanto. L'interdiction par le gouvernement de cultiver cet OGM en France avait déjà été suspendue en 2011 par la justice pour carence de fondement juridique, avant qu'un nouveau moratoire soit instauré en mars 2012.
Pour Olivier Belval, président de l'Unaf, la levée de l'interdiction est « choquante, c'est un déni de démocratie imposé par les firmes semencières comme Monsanto, cela montre que le système de mise sur le marché des OGM est fait de telle sorte qu'il peut bâillonner une opinion publique et interdire une décision politique ».
« Maintenant, l'objectif est que le gouvernement bâtisse un moratoire juridiquement solide », a poursuivi Olivier Belval. « Il n'y a pas urgence car les prochains semis ne se feront pas avant des mois, mais il faut rapidement une position claire du gouvernement pour décourager toute commande de cet OGM, qui pourrait, en cas de nouvelle interdiction, ouvrir ensuite la voie à des demandes de dédommagements », a ajouté le responsable de l'Unaf.