![]() A la finale de labour de Lautrec, Stéphane Le Foll avait assuré que les crédits de la politique de l'installation étaient gelés. Depuis, François Thabuis, président de JA a découvert qu'ils ont fondu ! (© Terre-net Média) |
Des paroles aux actes ! En présentant son premier budget, le ministre de l’Agriculture s’est livré à un exercice de vérité en révélant concrètement la voie dans laquelle il s’engage depuis son arrivée rue de Varennes. Et il s’avère, compte tenu des engagements pris et des annonces faites, que le compte n’est pas bon, déplore Guy Vasseur, président de l’Apca qui tenait un point presse jeudi 11 octobre.
La baisse de 3 % du budget pour 2013 ne prend pas en compte le renoncement à la baisse du coût du travail permanent, pourtant financée depuis le début d'année par les augmentations de la taxe "soda" et de la Tic de 1,54 €/1.000l de fioul. Près de 210 millions d’euros sont ainsi collectés sans être affectés à cette mesure d’allègement. Le président de l’Apca dénonce aussi le plafonnement à 1,25 smic (congés et heures supplémentaires comprises) de l’exonération des charges sociales patronales pour les travailleurs occasionnels.
L’analyse du projet de loi de finances 2013 pour l’agriculture que l’Apca s’est procurée (une version détaillée qui n’a pas été diffusée à la presse le 28 septembre dernier) confirme, selon le président de l’Apca, la fin du crédit d’impôt accordé aux agriculteurs qui prennent des congés, qui suivent une formation ou qui sont en dans l’incapacité d’exercer leur fonction.
Difficiles à convaincre quand on a raison!
Toujours selon l’Apca, le projet de budget du ministère de l’Agriculture ne serait pas en phase avec les engagements du ministre : baisses de 7,7 % des crédits pour l’agriculture biologique et de 24 % pour la gestion des crises (assurances récoltes).
Après les nouvelles directives nitrates entrées en application, l’élevage est aussi pénalisé par la diminution de moitié de la dotation allouée à la modernisation des bâtiments et au Fac (Fonds d’allègement des charges). Or, de nombreux éleveurs ont des difficultés à faire face à la volatilité des prix des matières premières agricoles destinées à l’alimentation animale.
Enfin, la politique de l’installation se voit rogner de tous les côtés : bonification, Dja... Une rencontre du syndicat Jeunes Agriculteurs, mercredi 10 octobre dernier, avec Stéphane Le Foll, leur a permis de sauver le Fonds d’incitation et de communication pour l’installation en agriculture (Ficia) de 11,5 M€ raboté initialement à 7,5 millions d’euros. Mais ils n’ont pas obtenu gain de cause pour leurs autres revendications. Le ministre arguant que les crédits des années passées n’ont pas été consommés et qu’il n’était pas, dans ces conditions, nécessaire de les reconduire. Avec 52 millions d’euros pour les prêts bonifiés, il sera toujours possible d’installer 6.000 jeunes agriculteurs, défend le ministère, selon François Thabuis, président de JA.