![]() Gérard Durand et Marie Noëlle Orain, secrétaires nationaux encadrent Philippe Collin, porte-parole de la CP. (© Terre-net Média) |
L’actualité politique, économique et judiciaire légitime aussi les choix et les orientations professionnelles de la Confédération paysanne. A Toulouse, "le procès des cotisations forcées" rappelle, entre autres, que « la Fnsea n’est pas propriétaire de l’Agriculture parce qu’elle est majoritaire », affirme Philippe Collin, porte-parole.
Mais au-delà du nombre d’élus en jeu dans les Chambres départementales et régionales d’agriculture, la campagne de la CP sera l'occasion, pour elle, de mieux faire connaître ses idées auprès des paysans et des politiques. Car aujourd’hui, « même si les relations sont plus faciles avec Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, c’est toujours un exercice permanent de prouver qu’il y a plusieurs syndicats », estime Gérard Durand, secrétaire national.
Troix axes de campagne
Les trois axes du programme de campagne de la CP sont la réduction des écarts de revenus constatés entre les secteurs de production, l’installation et la préservation des terres agricoles.
Le niveau actuel des prix des céréales ne profitant qu’à une minorité des agriculteurs, les disparités de revenu n’ont jamais été aussi importantes entre les régions et entre les secteurs de production. La campagne des élections des Chambres d’agriculture est ainsi une nouvelle occasion de défendre une politique agricole plus juste à tous les niveaux de prise de décision, autrement dit une politique qui prenne davantage en compte les réalités économiques des exploitations et la question de l’emploi. Défendre la majoration des aides directes des premiers hectares va dans ce sens, reconnaît la CP.
Pour réduire la « masse de paysans qui vivent mal », les Chambres d’agriculture doivent aussi s’engager, selon la CP, dans la reconquête des marchés locaux, dans une répartition de la valeur ajoutée et enfin dans une maîtrise de la production pour réduire la volatilité des prix établis en prenant en compte les coûts de production.
L’autre défi majeur de la CP est générationnel. Le syndicat constate que l’agriculture crée de l’emploi mais seuls 50 % des nouveaux installés sont aidés et accompagnés. Le dispositif programme professionnel personnalisé doit, par conséquent, être remplacé par une politique à l’installation qui prennne en compte, au niveau national et européen, l’évolution des profils des candidats à l’installation (hors cadre familial, reconversion).
Mais inciter davantage les candidats à l’installation à réaliser leur projet impose « une évolution des politiques de structures locales à travers le schéma directeur départemental des structures et l’affection des droits à produire en Cdoa », mais « aussi des politiques plus ambitieuses d’affectation et de partage du foncier ».
Apporter des services de proximité et les aider à prendre des décisions
C’est pourquoi la CP défend « une politique foncière courageuse qui favorise l’accès au foncier ». En fait, « l’agriculture doit assurer conjointement la production, le dynamisme social et économique des territoires, la préservation des paysages et de l’environnement ». C’est pourquoi le document de campagne de la CP reprend aussi toutes les idées majeures qui font la génétique du syndicat : autonomie des exploitations avec la promotion des cultures fourragères ou encore l’interdiction des Ogm.
Sinon, « les Chambres d’agriculture ont comme mission d’accompagner tous les paysans et les paysannes pour leur apporter des services de proximité et les aider à prendre des décisions ». Et pour les financer, la CP propose une taxe élargie aux industries agroalimentaires et à l’ensemble des usagers de foncier.
Mais la révision réglementaire des modes de représentativité dans les Chambres d’agriculture de juillet dernier est selon la CP superficielle. « C’est pourquoi, une fois les élections passées, un certain nombre de décisions législatives doivent être prises » pour que le pluralisme soit une réalité à tous les niveaux.
La Confédération paysanne veut ainsi être présente au conseil d’administration de l’Inra ou des Safer par exemple. Et elle espère que la Loi d’avenir donnera, en 2013, le droit de vote aux cotisants solidaires et enfin, elle attend une abrogation de la loi sur les semences.
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