![]() Le printemps 2013 est le moins ensoleillé depuis l'après-guerre, chiffre inférieur au record du printemps 2001 ! (© Terre-net Média) |
Alors ? Grosse anomalie cette année ? Non. L'anomalie, c'est surtout cette succession incroyable de printemps normaux à chauds (quelques rares ont été à peine frais) de 1988 à 2012. Une anomalie si récurrente qu'elle nous a "mal habitué", à tel point que nous ne savions plus ce qu'était un printemps frais ou froid.
D'ailleurs, les printemps antérieurs à 1988 étaient très régulièrement aussi frais ou plus frais que notre cru 2013 : 1987, 1986, 1985, 1984, 1983... Pire : 14 printemps consécutifs ont été frais de 1967 à 1980 (y compris le printemps 1976 !) si on les compare aux normales 1981-2010. Evidemment, certains rejoignaient tout de même les normales climatiques de l'époque.
Au 31 mai, la moyenne printanière sera d'environ 10,2 degrés à l'échelon national cette année, soit 1,1 degré de déficit. En comparaison, on notait 10,0 degrés en moyenne en 1987, 9,2 en 1984 et 8,7 degrés pour les printemps les plus froids en 1970 et 1963. Beaucoup plus en arrière en 1837, la moyenne printanière à Paris n'était même que de 6,4 degrés, soit 4 degrés de déficit, un véritable gouffre thermique ! Et ce printemps glacial fut suivi d'un été... chaud !!
Des précipitations excessives ?
Malgré des pluies très fréquentes et souvent importantes, le printemps 2013 ne bat pas de record dans ce domaine à l'échelon national, même si les chiffres (environ 260 mm au 27 mai pour une normale de 186 mm) sont proches des valeurs les plus élevées relevées en 2008 ou encore 2001. Le printemps le plus pluvieux date de 1983 avec 275 mm de moyenne nationale, les précipitations s'étaient alors surtout concentrées sur avril et mai.
C'est surtout côté ensoleillement que les chiffres sont au plus bas : 402 heures (au 27 mai) en cumul sur les trois mois de printemps pour une normale de 548 heures, soit 27 % de déficit ! Il s'agit du printemps le moins ensoleillé depuis l'après-guerre, chiffre inférieur au record du printemps 2001 (449 heures) ! Pire : le record sur les huit derniers mois est également battu : 826 heures entre octobre 2012 et mai 2013 seulement pour une normale de 1.052 heures (21 % de déficit). L'ancien record de faiblesse date de la même période (octobre à mai) sur 2000-2001 : 856 heures.
Des records de faible ensoleillement donc... qui pèsent lourd sur le moral des Français. Un retour aux printemps des années 80 ou 70 côté mercure auquel nous n'étions plus habitués. Mais le contexte de réchauffement n'empêche pas des "accidents" de ce type, cela s'inscrit tout à fait dans la variabilité naturelle du climat. De plus, si la fraîcheur domine depuis quelques mois (depuis mi-janvier) chez nous, il s'agit d'anomalies "locales" (sur la France, l'Europe, le nord de la Russie et une partie de l'Amérique du Nord notamment). D'autres régions du globe (Groenland, Alaska, Proche-Orient, sud de l'Asie, Afrique, Australie, Brésil, Amérique Centrale) ont au contraire connu des températures très élevées ces derniers mois, et la moyenne planétaire reste excédentaire.
Par ailleurs, nous n'accordons aucun crédit aux prévisions alarmistes émises par certains instituts météo privés concernant notre été à venir. Statistiquement après un printemps aussi frais que cette année, les étés sont frais dans 56 % des cas, proches des normales dans 8 % des cas et chauds dans 36 % des cas. Rappelons d'ailleurs qu'un des pires printemps (1983, très frais, gris et record en pluie) fut suivi d'un été de canicule...
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