Dans son rapport réalisé en collaboration avec l'université de Naples, l'association a dressé trois scénarios possibles dépendant des possibles évolutions de variables comme le revenu, le prix des denrées alimentaires, la perturbation des cycles agricoles... « Le pire scénario, qui avait une faible probabilité au début de l'épidémie, est maintenant de plus en plus vraisemblable. (...) Le nombre de personnes exposées à la sous-alimentation atteindra des niveaux jamais vus depuis cinq ou six ans », estime Action contre la Faim dans un communiqué. Ces victimes « viendront grossir les rangs des plus de 5 millions de personnes déjà menacées d'insécurité alimentaire dans ces trois pays », ajoute-t-elle.
« Avant le déclenchement de l'épidémie, chacun des trois pays prévoyait des niveaux de croissance économique élevés, en particulier la Sierra Leone », rappelle l'association, qui espérait voir sortir 283.000 personnes de la faim en 2014 avant l'épidémie. « Malheureusement, les conséquences de l'épidémie, l'effondrement des systèmes de santé, la crise économique, les nombreuses restrictions commerciales ont déjà un impact sur l'insécurité alimentaire », déplore-t-elle. L'épidémie d'Ebola a fait au moins 4.922 morts pour 13.703 cas recensés au 27 octobre, en quasi-totalité dans trois pays limitrophes : le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (Oms).