« Nous ne sommes pas contre retrouver des relations plus sereines avec nos clients » de la grande distribution, mais « il faudrait des sanctions et des contrôles (...) pour que la négociation se passe mieux », a déclaré le président de l'Ania Jean-Philippe Girard lors d'un point-presse, demandant des sanctions « dissuasives ».
M. Girard a salué l'annonce faite mercredi par le ministre de l'Economie Emmanuel Macron de créer une mission indépendante chargée d'évaluer les conditions de la négociation commerciale entre distributeurs et fournisseurs. Le responsable a décrit des relations « tendues » dans le secteur à l'approche de la période de négociations entre la grande distribution et ses fournisseurs, qui s'étend de mi-octobre à fin février. Cette période est l'occasion pour chacun des acteurs de discuter, souvent âprement, des tarifs des produits de consommation courante pour l'année à venir. La guerre des prix que se livrent les enseignes de la distribution est une « guerre de marché dans un environnement atone que nous sommes contraints de financer », s'est de nouveau plaint le représentant de l'industrie alimentaire, dénonçant notamment le retour de « promotions exagérées » ces dernières semaines dans les grandes surfaces. L'Ania met aussi en garde contre les « demandes illégales » de baisse de prix des produits faites par les distributeurs après la fin des négociations commerciales, estimant que ces pratiques ont fait perdre 750 à 800 millions d'euros à l'industrie agroalimentaire en 2014.