Le bioéthanol

Le bioéthanol

La production de betteraves éthanol se justifie en Europe
entre autres pour des raisons agronomiques. (© Terre-net Média)
La filière de bioéthanol va mal. « La volonté des Etats-Unis de transformer jusqu’à 120 millions de tonnes de maïs en éthanol est une absurdité », a déclaré Philippe Chalmin mardi 12 mai en présentant le Cyclope 2009. Mais les enjeux et les ambitions politiques récemment affichés par le président Obama ne permettent pas d’envisager un retour en arrière. « Pourtant la production de bioéthanol devient rentable pour un gallon supérieur à 2,5 dollars, or il est actuellement de 2 dollars. Dans ces conditions, il reviendra au contribuable de soutenir la filière bioéthanol en Amérique », assure Philippe Chalmin. Dans ces conditions, il paraît normal d’assimiler les soutiens publics apportés à cette filière à ceux de l’ensemble de la filière agricole consacrée à l’alimentation humaine et animale.

 En attendant, on assiste au paradoxe suivant : « Face à la demande mondiale, les cours à terme du maïs ont plus que doublé au cours des trois dernières années à Chicago tandis qu le prix de l’éthanol baissait de 5% . Cet effet ciseau ajouté au " crédit crush" et à la récession économique a eu raison de certains producteurs. »

Les capacités de production de bioéthanol aux USA ne cessent d’augmenter tandis que la demande étant plus faible que prévu, les fermetures ou les arrêts de production d’usine sont de plus en plus nombreuses.

Les filières éthanol brésilienne et américaine pas rentables

Selon Philippe Chalmin, seule la production de bioéthanol à partir de canne à sucre peut s’avérer rentable. Ceci dit, le Brésil, premier producteur mondial, est confronté à de sérieux problèmes de rentabilité malgré l’essor de ses débouchés à l’export. Les raisons : un réal réévalué, un prix de la canne à sucre élevé (la production de bioéthanol entre en concurrence avec celle de sucre) et un prix domestique de l’éthanol en recul.

En Europe, l’intérêt agronomique de la culture de betteraves à sucre justifie le maintien et le développement d’une filière bioéthanol. En revanche, « produire un tel agrocarburant à partir de céréales ne répond à aucune logique », assure Philippe Chalmin.

En fait, seul le développement de carburants cellulosiques à partir de biomasse à l’échelle industrielle constituera une alternative sérieuse aux hydrocarbures fossiles.

Aux Etats-Unis, l’objectif recherché est de produire au moins 228 millions de m3 de biocarburants d’ici 2030. « Cependant pour 2022, l’agence américaine d’information sur l’énergie prévoit que les Etats Unis n’incorporent que 114 millions de m3 d’éthanol à l’essence, soit 17% de moins que e taux d’incorporation obligatoire de 137 millions de m3 fixé par le gouvernement à cette échéance ; cette estimation refléterait en fait le lent développement de l’éthanol cellulosique qui n’est pas encore en phase de production commerciale », écrit l’auteur de l’article du Cyclope consacré au bioéthanol.

 

Lire aussi la série d’articles publiés à l’occasion de la parution du Cyclope 2009 consacrés aux marchés mondiaux en cliquant sur Cyclope 2009, le « Quid »des marchés mondiaux.

 

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