On parle souvent de pression de pulvérisation à respecter pour maintenir une bonne qualité de pulvérisation. En fait, ce qui est induit par la pression de pulvérisation est la taille de la gouttelette qui sera pulvérisée par la buse. Comprendre la taille de gouttelette nécessaire pour faire une pulvérisation de précision début tout d’abord par une bonne compréhension des différents types de gouttelettes ainsi que des différents mode d’actions des produits phytosanitaires.
DIFFÉRENTES TAILLES DE GOUtTELETTES : LES ENJEUX
La taille de la goutte s’exprime le plus souvent via son VMD (Volume Médian du Diamètre) et s’exprime en µm. Il existe différentes catégories de gouttelette, que l’on retrouve maintenant de plus sur les fiches techniques des fournisseurs de buses :
Concrètement, quelles sont les enjeux des différents types de buses :
Une gouttelette fine :
- Augmentation du nombre de gouttelette donc du potentiel d’impacts avec la cible
- Sensibilité plus forte à la dérive
- Sensibilité plus forte à l’évaporation
Une gouttelette épaisse :
- Diminution du nombre de gouttelette donc du potentiel d’impacts avec la cible
- Sensibilité plus faible à la dérive et à l’évaporation
- Sensibilité plus forte au lessivage (perte au sol)
Il existe également une dernière catégorie de gouttelette, celles issues des buses à injection d’air. Le principe est de charger les gouttelettes de bulles d’air afin de « gonfler » artificiellement le volume de la gouttelette tout en permettant un effet d’étalement lors de l’impact avec la cible :
- Moins d’impacts qu’une gouttelette fine, mais avec une couverture correcte (phénomène d’étalement)
- Sensibilité plus faible à la dérive et à l’évaporation
- Sensibilité plus forte au lessivage (perte au sol)
Selon les différents modèles de buses existantes sur le marché, la taille de la gouttelette peut varier également en fonction de la pression de pulvérisation. Généralement, plus la pression sera élevée, plus la gouttelette sera fine. Aujourd’hui, la plupart des constructeurs de buses indiquent la taille de la gouttelette réalisée en fonction de la pression exercée.
Le type de traitement : un facteur de choix
Le facteur crucial à prendre en compte est bien entendu le type de traitement qui est à effectuer. A l’image d’un travail de peinture, il existe différents outils pour faire du bon travail (différents pinceaux, rouleaux, pistolets, …). C’est exactement la même chose en pulvérisation, en fonction des types de traitement et également du stade de végétation de la cible à pulvériser, plusieurs points sont à prendre en compte pour bien sélectionner la taille de gouttelette et donc indirectement la buse à choisir sur on pulvérisateur.
Un traitement de contact par exemple doit clairement recouvrir le plus possible la cible afin de protéger la plante (ex : d’un fongicide). Il faut donc dans ce cas favoriser le nombre d’impacts entre le produit et la plante. Dans ce cas de fines gouttelettes sont à conseiller, à conditions que les conditions météorologiques soient bonnes. Des gouttes provenant de buses à injections d’air peuvent être utilisé à conditions que le développement végétal de la cible soit suffisamment avancé pour avoir un potentiel minium d’impacts.
Un traitement systémique, quant à lui, est beaucoup moins sensible au nombre d’impact avec la plante puisque son mode d’action est de pénétrer la plante pour rejoindre son système vasculaire pour se diffuser dans ce dernier. Il faut donc privilégier un traitement qui limitera au maximum la dérive, donc des gouttelette plus épaisses peuvent être utiliser. Bien entendu, la remarque de l’avancé végétative de la cible à également son sens sur ce type de traitement.
Dernier point à ne pas négliger : les conditions météorologiques. Evidemment, l’efficacité d’un traitement est conditionnée par une application au bon moment. Le vent jouera un impact direct sur la dérive, la température et l’hygrométrie sur l’évaporation ainsi que l’assimilation du produit par la plante.