La Coordination rurale appelle à cultiver « l’indépendance et la liberté »

Véronique Le Floc'h présidente de la Coordination rurale
Véronique Le Floc'h, présidente de la Coordination rurale, dénonce les surtranspositions et l'accaparement du foncier qui entravent la production agricole. (©Terre-net Média)

« Qu’ils arrêtent avec toutes leurs normes, toutes leurs surtranspositions, toutes les nouvelles taxes, c’est contradictoire avec le fait que ces mesures sont censées favoriser une alimentation moins chère. Non, si nos coûts de production augmentent, l’alimentation augmentera aussi. »

Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination rurale, avait beaucoup à dire au ministre de l’agriculture. Si Marc Fesneau s’était rendu au congrès du syndicat à Nancy, le 5 décembre, il aurait entendu les inquiétudes concernant l’accumulation de contraintes sur les exploitations agricoles. Des inquiétudes, mais aussi une vision résumée par cette phrase : « cultivons notre indépendance, récoltons notre liberté ».

Car malgré la nécessité de retrouver une certaine souveraineté alimentaire, la CR ne manque pas d’exemple de contraintes à supporter par les agriculteurs : taxation du GNR, suppression des aides Pac pour les agriculteurs de plus de 67 ans ayant pris une retraite, stratégie Ecophyto 2030... Autant de nouvelles normes qui pèsent sur les coûts de production, alors que les prix ne sont toujours pas au rendez-vous. Pourtant, « des prix rémunérateurs, c’est vraiment la base de l’attractivité de notre métier pour avoir des jeunes qui s’installent et qui s’installent durablement », rappelle Véronique Le Floc’h.

Retrouvez ci-dessous l’interview complète de Véronique Le Floc’h :

https://www.dailymotion.com/video/x8qajhk

Haro sur un « pseudo-communisme privé et invisible »  

Autre inquiétude du syndicat, la disparition progressive, pour les agriculteurs, de la propriété de leurs terres, notamment au profit de firmes agroalimentaires.

Pourquoi la propriété est-elle, pour la CR, une condition nécessaire à la souveraineté alimentaire ? « L’intérêt n’est pas le même : quand on est propriétaire, on est attaché à la qualité de ce foncier, à son entretien, à faire en sorte que la terre soit productive et entretenue, ce qui ne sera pas le cas de nos industriels », défend Véronique Le Floc’h.

Compte tenu des capitaux nécessaires et de l’endettement que cela implique, il ne s’agit pas forcément d’acquérir l’intégralité de son foncier, explique Christian Convers, secrétaire général du syndicat. Cependant, la terre doit rester aux mains des agriculteurs, à des fins de production agricole, estime la Coordination rurale.

Or, si les grands groupes achètent des terres pour sécuriser leur approvisionnement, comme le démontre la journaliste Lucile Leclair dans son ouvrage « Hold-up sur la terre », sujet de discussion de la matinée, certaines lois prévoient également la possibilité de préempter le foncier, par exemple pour restaurer des tourbières, des prairies, des forêts, dans le cadre de la loi "Restauration de la nature", ou encore dans la stratégie Ecophyto 2030, où « y est évoqué le droit de préemption du foncier dans les zones de captage d’eau », déplore Véronique le Floc’h.

« On veut sortir les agriculteurs de la terre, de leurs terres ! On prépare la fin du droit de propriété... n’allons-nous pas vers un « pseudo-communisme privé et invisible » ? », s’insurge-t-elle.

Fidèle à ses racines, la Coordination rurale continue donc son combat pour défendre le droit de propriété, gage selon elle d’une indépendance et d’une liberté nécessaires pour assurer la résilience des exploitations agricoles.

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