À Auch, dans le sud-ouest, le 32ème congrès de la Coordination rurale est l’occasion d’un retour aux sources, symbolisé par l’hommage rendu le matin du 18 novembre au fondateur du syndicat, Jacques Laigneau, au cimetière de Lussan. Un moment qui « concrétise toutes ces années de combat » amorcées par les premiers militants de la CR, a estimé Véronique Le Floc’h, actuelle présidente et candidate à un deuxième mandat.
Un « chemin pour les agriculteurs »
« Aujourd’hui, la Coordination rurale se construit et va continuer à se construire », poursuit-elle. Pour autant, les fondamentaux restent les mêmes, « protéger le secteur agricole, défendre une souveraineté et une exception pour l’agriculture », défend le secrétaire général Christian Convers, qui déplore un nombre d’exploitants en décroissance, et l’absence de vision politique.
« On a besoin d’une politique agricole et d’un chemin pour les producteurs », poursuit-il, alors que « le pourcentage d’agriculteurs en difficulté reste toujours le même voire augmente ». Car si les filières ont toujours connu des hauts et des bas, aujourd’hui « les périodes de bas durent dans le temps », explique Véronique Le Floc’h, prenant les céréaliers pour exemple. L’actuelle présidente demande des fonds d’urgence pour pallier les aléas climatiques et les crises sanitaires qui se multiplient, avec un versement rapide et non pas « trois années après comme on a pu le voir ». C’est « le combat de n’importe quel syndicat, c’est tellement évident ! », ajoute-t-elle, alors que ses opposants en interne lui reprochent un discours qui ne trancherait plus suffisamment avec celui de la FNSEA.
Une présidente « dans le dialogue »
C’est notamment le cas de Bertrand Venteau, président de la Chambre d’agriculture de la Haute-Vienne, connu pour défendre des actions médiatiques, qui brigue également la présidence ce mercredi 19 novembre.
Pour Christian Convers, avec la montée en puissance de la Coordination rurale, c’est « normal qu’il y ait des ambitions, tant mieux que des gens soient candidats ». L’actuel secrétaire général ne voit dans cette candidature adverse qu’une différence « de méthode ». Et si Véronique Le Floc’h tient à afficher l’unité de son syndicat, rappelant que « quel que soit l’élu au sein de la Coordination rurale, on veut œuvrer dans l’intérêt général des agriculteurs », Christian Convers estime que l’actuelle présidente est « plus dans le dialogue, et c’est aussi là-dessus que la société nous a reconnus. Si demain on passe à une ligne beaucoup plus basée sur la violence, je pense qu'elle aura vite fait de nous abandonner », prévient-il.
