![]() (© Offre et demande agricole) |
La campagne 2012/2013 ne ressemble pas à celle de 2007/2008. En effet, sur les marchés, il ne manque pas simplement du blé comme ce fut le cas il y a cinq ans, mais aussi de l’orge et du maïs. L’Union européenne produira 55 millions de tonnes (Mt) de maïs (soit 10 Mt de moins que l’an passé) et les Usa 260 Mt (contre 314 Mt escomptées). Avec une production attendue inférieure à 20 Mt, l’excédent exportable ukrainien ne sera pas suffisant pour répondre à la demande de ses voisins européens.
Aucune des trois grandes céréales n’est en mesure de prendre le relai cette année. Les réserves attendues pour la fin de la campagne en blé, orge et maïs ne représentent que 17,5 % de la consommation contre 18,7 % pour 2007/2008, souligne Benoît Labouille, directeur d’Offre et demande agricole (Oda).
Certes les engagements en volailles diminuent mais deux élements augurent d'une demande de maïs importante dans les prochaines semaines : les positions sur le marché du porc à six mois affichent des prix supérieurs de 40 % à leur niveau actuel et les producteurs d'éthanol reconstituent leurs marges. Les producteurs de porcs doivent en effet honorer leurs engagements et avec un marché de l’éthanol dorénavant libre, il est difficile d’envisager une baisse de la production inférieure à 5 Mt équivalent maïs. Enfin, l’aide de 170 millions de dollars accordée par le gouvernement fédéral aux éleveurs n'incitera pas ces derniers à réduire la voilure et ils consommeront certainement du maïs.
Les caprices d' El Niño
A l’export, les marges sont aussi réduites car les Etats-Unis sont d’ores et déjà tenus d’exporter 10 Mt environ. Un rattrapage du prix du maïs sur celui du blé pourrait cependant réduire les volumes de maïs exportables à venir. Les autorités américaines tablent actuellement sur 25 Mt pour 2012/2013, soit moitié moins qu’en 2009/20100 et 15 Mt de moins qu’en 2011/2012.
Le marché mondial serait en mesure de compenser ce défaut d’approvisionnement en ayant recours à diverses céréales (maïs brésilien, blé indien, sorgho) mais dans des quantités limitées. Car selon Benoît Labouille d’Offre et demande agricole : « il n’y pas d’amélioration fondamentale à attendre des marchés dans les prochains mois ».
Pas de miracle à attendre dans l'hémisphère sud. |
Dans l’hémisphère sud, personne n’est en mesure de savoir quelle sera l’intensité d'El Niño. Au regard des surfaces emblavées et des conditions de levée des céréales, il semble que l’Australie vise 23,3 Mt (en recul de 6,2 Mt) et l’Argentine 10,8 Mt (-3,7Mt). Le différentiel de prix entre le blé et le soja se réduisant fortement et les rendements étant similaires, l’Argentine est même tenté de privilégier le soja au blé.