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Campagne de commercialisation 2023/24 Vers une hausse de nos exports d'orge et de blé tendre vers l'UE en 2023/24

Sur la campagne 2023/24, FranceAgriMer s'attend à une hausse des exportations françaises de blé vers l'UE et à une baisse vers les pays tiers.

Dans ses premières prévisions pour la campagne de commercialisation des céréales à paille 2023/24, FranceAgriMer anticipe une hausse des exportations de blé tendre et d'orge vers les pays de l'UE, en particulier vers l'Espagne et le Portugal. La demande des pays tiers, notamment de la Chine, est pour l'instant attendue en retrait. Et la tenue en France des Jeux olympiques et de la Coupe du monde de rugby devraient encourager la consommation intérieure en meunerie et en malterie.

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Alors que la moisson bat son plein et qu’arrivent les estimations de rendements et de production, FranceAgriMer a livré, mercredi 12 juillet, ses premiers bilans prévisionnels pour la campagne de commercialisation 2023/24 des céréales à paille.

Le volume total de blé tendre disponible pour le marché est pour l’instant attendu au-dessus de son niveau de 2022/23, notamment grâce à une production estimée en hausse de 4 % par Agreste, à 35 Mt. Et à la fois les utilisations domestiques et les exportations devraient grimper, à respectivement 14,5 Mt (+ 2 % par rapport à 2022/23) et 17,5 Mt ( + 5 %).

Sur le marché français, FranceAgriMer s’attend de fait à une utilisation accrue en meunerie (+ 100 000 t) en raison de la Coupe du monde de rugby (septembre-octobre 2023) et des Jeux olympiques (juillet-août 2024), qui devraient booster la consommation.

L’utilisation du blé tendre dans la fabrication d’aliments du bétail (FAB) est attendue en hausse de 50 000 t, sur la base d’une meilleure compétitivité par rapport au maïs en début de campagne.

« Les mises en œuvre sont plutôt stables, car la décapitalisation en élevages bovins et porcins est compensée par une reprise de la filière volaille », commente Adèle Dridi, chargée d’études économiques au sein de l’unité Grains et sucre de FranceAgriMer.

Baisse des achats chinois, concurrence russe

Quant aux exportations, elles baisseraient de 500 000 t vers les pays tiers, à 9,6 Mt, en lien avec une baisse des achats chinois et à la forte concurrence des blés russes. Mais elles augmenteraient de 1,4 Mt (+22 %, à 7,8 Mt) vers les pays de l’Union européenne, notamment vers le Benelux, l’Italie et l’Allemagne et surtout vers le Portugal et l’Espagne.

De fait, la sécheresse de ces derniers mois a fortement entamé la production des deux pays de la péninsule ibérique. Le dernier bulletin Mars de la Commission européenne estime à - 26 % la baisse des rendements portugais de blé tendre par rapport à 2022 et à à -22 % pour l’Espagne.

Selon les premières prévisions de FranceAgriMer, établies à la suite d’une réunion avec les exportateurs le 11 juillet, l’Espagne importerait 1,5 à 1,6 Mt de blé tendre français en 2023/23 contre 1,3 Mt en moyenne ces cinq dernières campagnes.

Du côté de l’orge, là aussi la production devrait dépasser celle de l’an dernier, à 11,9 Mt (+ 5 %). Pour autant, les utilisations domestiques sont attendues stables, à 2 Mt, avec une baisse de 30 000 t en FAB et une hausse de 10 000 t en malterie, là aussi en prévision des événements sportifs à venir, qui devraient dynamiser la consommation de bière.

Les exportations vers les pays tiers devraient fortement se replier, à 2,5 Mt (- 22 % par rapport à 2022/23), aussi à cause d’achats chinois attendus moindres. Attention, précise toutefois Marc Zribi, chef de l'unité Grains et sucre de FranceAgriMer : il est pour l'instant compliqué de savoir quelle sera la politique chinoise en matière d'importations cette campagne.

Les excès de pluie dans l'Empire du milieu ont dégradé la qualité de sa récolte céréalière, dont une part importante risque d'être redirigée vers des utilisations industrielles ou animales. Les autorités choisiront-elles de libérer des stocks publics sur le marché intérieur, ou d'importer davantage ? Et dans le second cas, se tourneront-t-elles vers l'Australie ?

Une forte hausse des importations espagnoles d'orge

Les exports d'orge française vers l’Union européenne augmenteraient de 18 %, à 3,7 Mt. Une nette progression liée, comme en blé, à des importations accrues de l’Espagne et du Portugal. L’Espagne nous en achèterait ainsi plus de 1 Mt en 2023/24, contre 230 000 tonnes en moyenne quinquenale !

« Outre l’impact de la sécheresse et la mauvaise récolte attendue en Espagne, le Royaume-Uni aurait également moins de disponibilités pour fournir l’Espagne en 2023/24 », souligne Adèle Dridi.

Entre production en hausse, utilisations intérieures stables et exportations totales en légère baisse, les stocks d’orge française en fin de campagne devraient augmenter de 30 % par rapport à 2022/23, atteignant 1,5 Mt.

Quant au blé dur, dont la production serait « la plus faible depuis 2003 » (à 1,3 Mt), les utilisations domestiques sont estimées plutôt stables, à 554 000 t, de même que les exports vers les pays tiers, à 120 000 t. Ceux vers l’Union européenne atteindraient 770 000 t, en baisse de 4 % par rapport à 2022/23, en raison « du faible stock disponible ».

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