Les entreprises de travaux agricoles (ETA) disposent souvent de matériels plus larges ou plus rapides que ceux des agriculteurs. Mais ce n’est pas leur seul atout : elles sont parfois tout simplement les seules à pouvoir apporter la solution technique en réponse à des besoins spécifiques. C’est de plus en plus vrai aujourd’hui avec le développement du désherbage mécanique (bineuses, houes rotatives…) ou de l’implantation simultanée de plusieurs espèces qui nécessitent des semoirs à double ou triple trémies. Voici un autre exemple avec la réintroduction des betteraves fourragères dans une exploitation d’élevage.
« L’idée de cultiver de la betterave fourragère pour nos laitières est venue durant les années 2007 – 2008 via des discussions au sein du groupe de développement de Mondoubleau dont je fais partie, se souvient Jérôme Augis, éleveur laitier dans le Loir-et-Cher. C’est une culture intéressante à plusieurs niveaux : elle ne craint pas la sécheresse contrairement au maïs et elle apporte de l’énergie dans la ration. Tous les essais montrent aussi que les vaches nourries avec des betteraves sont généralement en meilleure santé. C’est une racine très appétente, les animaux se jettent dessus au moment de la distribution. » Mais le principal frein au développement de cette culture est l’obligation de disposer d’une arracheuse spécifique, dédiée uniquement à la betterave, et d’un semoir monograine pour l’implantation à 45 ou 50 cm d’inter-rang.
L’entreprise comme partenaire
« A l’époque mes collègues et moi ne savions pas comment résoudre ce problème d’équipements, ajoute Jérôme Augis. Investir dans une machine en copropriété était compliqué. Il aurait fallu trouver du matériel d’occasion, sans doute en version traînée pour que cela ne coûte pas trop cher. Cela supposait aussi des modifications techniques pour l’adapter à notre situation. Cette solution est vite apparue trop contraignante. Nous nous sommes donc tournés vers l’ETA Starm à Mondoubleau qui intervenait déjà chez plusieurs membres du groupe. Il a accepté de nous accompagner pour cette production spécifique en investissant dans une arracheuse automotrice. » Le partenariat dure depuis onze ans désormais. D’une vingtaine d’hectares la première année, la sole à récolter a rapidement augmenté pour atteindre 50 à 70 ha selon les années. L’ETA Starm possède une automotrice six rangs Matrot M41 achetée d’occasion. L’entreprise se charge aussi du semis au printemps, réalisé par un Kuhn Maxima TI, en six rangs également, avec réglage hydraulique de l’inter-rang.
« Je délègue aussi le semis, confirme Jérôme Augis. Je pourrais modifier mon semoir à maïs, mais réduire l’écartement de 75 à 50 cm, uniquement pour 5 ha, cela ne vaut pas le coup. L’ETA a le matériel adapté et l’expertise nécessaire pour réaliser correctement ce type de chantier. »