Question : Votre entreprise est spécialisée dans le drainage des terres agricoles. Quel est le profil des agriculteurs chez qui vous intervenez ?
Emmanuel Chalumeau : Nos clients sont très différents et viennent de tous les horizons : éleveurs laitiers en appellation Comté qui veulent réimplanter de la prairie, maraîchers bio, viticulteurs, céréaliers… à chaque fois les structures et les objectifs sont différents. Il n’y a pas d’âge non plus pour envisager un drainage sur son exploitation. Je travaille aussi bien avec des jeunes agriculteurs qui viennent de reprendre une ferme qu’avec des exploitants de cinquante ans qui ont fini de rembourser leurs emprunts.
Mes clients veulent avant tout élargir les périodes d’accès aux champs, pour éviter la course au moment des chantiers. Le gain de rendement permis par le drainage est aussi une motivation importante. Nous intervenons principalement en région Bourgogne Franche-Comté, avec parfois des demandes spécifiques plus lointaines jusque dans le sud de la France. En Bresse, nous avons par exemple des éleveurs qui réalisent trois coupes de foin par an au lieu de deux depuis que leurs parcelles sont drainées. Ils récoltent ainsi du fourrage plus jeune, de meilleure qualité. Éliminer les excès d’eau est aussi une solution efficace pour abaisser le risque de parasitisme, comme la douve qui se développe facilement sur les prairies humides.
Question : Comment votre entreprise se démarque-t-elle de la concurrence, notamment celle d’agriculteurs réalisant occasionnellement des chantiers à bas coûts ?
EC : Nous avons une grande expérience dans le domaine du drainage. C’est mon père qui a créé la société en 1981. À l’époque, il était exploitant agricole. Il avait fait drainer des parcelles quelques années auparavant par une entreprise du secteur. Mais cela ne fonctionnait pas bien. Il s’est donc rapproché de l'Inra de Dijon pour comprendre d’où venait le problème. L’entrepreneur qui avait travaillé chez nous n’avait pas tenu compte de la nature du sol. Mon père a alors décidé de refaire lui-même le chantier en adaptant une machine. Très vite il a été sollicité par d’autres agriculteurs et il a développé sa propre entreprise tout en conservant la ferme.
Aujourd'hui, la structure emploie une quinzaine de personnes réparties en deux équipes. Nous commençons par analyser le sol pour définir le mode opératoire. L’entreprise possède plusieurs machines différentes : des sous-soleuses avec un débit de chantier rapide, pour intervenir notamment en conditions sèches, et des trancheuses que nous utilisons de préférence en conditions humides, ou pour la pose en profondeur de tuyaux de gros diamètre. Disposer de plusieurs types de matériels nous permet d’être réactifs et d’avoir une solution adaptée à chaque chantier.
Question : Quelles garanties apportez-vous quant à la qualité de vos prestations ?
EC : Nous maîtrisons la réglementation et proposons notre appui aux clients pour les études préalables afin qu’ils se mettent en conformité avec la loi. C’est déjà un point important. Nous garantissons aussi un résultat. Les agriculteurs ne doivent pas passer tous leurs hivers à déboucher des drains, même s’ils ont implanté du colza l’année précédente. Si le chantier est correctement réalisé ce genre de souci est très peu fréquent. Nous avons une solide expérience acquise depuis les années quatre-vingt. Nos méthodes de travail se sont adaptées pour tenir compte par exemple de l’accroissement du poids du matériel. Nous proposons ainsi une gestion spécifique du drainage pour les bouts de champs, car ces zones sont davantage soumises au passage des engins.
Chaque réalisation bénéficie d’une garantie décennale que seules les entreprises spécialisées, comme nous, peuvent offrir. Pour l’agriculteur, c’est un véritable gage de sérieux et aussi une sécurité en cas de dysfonctionnement.