« Notre agriculture meurt. Elle meurt dans la colère et dans la souffrance, sans aucune réponse de votre part. Les agriculteurs disparaissent et sont poussés, pour certains, au suicide », écrit dans son courrier le député Les Républicains de l'Eure, futur candidat à la primaire de la droite et du centre.
« Comment pouvez-vous laisser faire ? (...) Quand donnerez-vous à nos paysans un ministre à temps plein, qui ne cumule pas ses fonctions avec celles de porte-parole du gouvernement ? », ajoute-t-il avant de faire cinq propositions. Il propose notamment des mesures « conjoncturelles » pour « soulager des trésoreries d'exploitations », « faciliter le stockage dans la filière avicole ». Il veut aussi des « mesures contraignantes sur les distributeurs et les industriels pour les amener à une meilleure répartition des marges et des revenus des producteurs »
Bruno Le Maire suggère également une « accélération de la mise en œuvre des organisations des producteurs », ainsi que « la définition de tarifs préférentiels en matière énergétique pour les éleveurs » et « le gel de toutes normes supplémentaires qui entraîne des coûts insupportables pour les exploitants ».
Le député demande à François Hollande de « proposer dans les meilleurs délais la convocation d'une réunion exceptionnelle des chefs d'Etat européens sur l'avenir de l'agriculture en Europe ».
Les éleveurs en colère ont poursuivi jeudi leur mobilisation contre la chute des cours, tandis que le préfet de Bretagne reportait une table ronde en raison du boycott des principaux représentants du monde agricole, mais plusieurs appels à lever les barrages ont été lancés. Mercredi, les présidents des groupes LR et UDI de l'Assemblée et du Sénat avaient dénoncé « l'immobilisme » et « le dogmatisme » des socialistes, gouvernement en tête, face à la crise agricole, déplorant le rejet d'une proposition de loi pour la « compétitivité» agricole ».