Des barrages en Bretagne, la mobilisation s'étend à d'autres régions

Dans l'Ouest, où la mobilisation a été forte mercredi et jeudi, plusieurs barrages bloquants étaient encore recensés en fin de matinée par le Centre d'information régionale et de coordination routières (CRICR) sur l'A84 entre Rennes et Caen à hauteur de Saint-Etienne-en-Coglès, la N165 Nantes-Quimper à Arzal (Morbihan), sur la N24 Rennes-Lorient à Locminé mais aussi à Pontivy et à Lannion.

D'autres actions ont été annoncées pour la semaine prochaine par des responsables des fédérations départementales du syndicat agricole majoritaire, la FNSEA.

« Le fonctionnement de la filière est devenu caduc face à la crise des prix. La filière doit se réorganiser avec un meilleur partage de la valeur ajoutée », a reconnu Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense et président PS de la région Bretagne, première région française d'élevage, dans une interview aux Echos jeudi. « Chacun doit prendre ses responsabilités, du producteur, qui souffre le plus, aux fabricants d'aliments, aux abattoirs, transformateurs et aux distributeurs », a-t-il ajouté.

Ainsi la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de la Sarthe ont décidé de boycotter une rencontre avec le ministre de l'agriculture Stéphane Le Foll prévue en fin d'après-midi à la préfecture. Dans un communiqué, les organisations agricoles ont justifié leur décision par « l'attitude dédaigneuse du ministre » à l'encontre d'agriculteurs venus le rencontrer vendredi matin à Luché-Pringé (Sarthe), où il visitait une usine. « Si le ministre n'a pas cinq minutes à consacrer aux agriculteurs en difficulté, qui attendent au contraire des signes forts du pouvoir en place, la FDSEA et les JA de la Sarthe n'ont pas non plus de temps à perdre avec lui », ont-ils ajouté.

A l'occasion de cette visite, Stéphane Le Foll avait une nouvelle fois appelé « chacun des acteurs » des filières agricoles à « assumer la part de responsabilité qui lui revient ». « On peut toujours dire au ministre, allez, venez vous faire engueuler sur les barricades. Mais la solution ne pourra pas être continûment s'adresser au ministre, s'adresser aux élus, s'adresser à l'État », a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

« C'est toute la France qui doit bouger »

Prenant le relais de leurs confrères de l'Ouest, des producteurs ont organisé des actions vendredi dans d'autres régions.

Une centaine de tracteurs ont ainsi convergé vers Epinal (Vosges) où les producteurs de lait, notamment, réclament « de vraies réformes structurelles ». « Ce qu'on veut, c'est relayer le message, et qu'on paralyse chacun notre tour, tous les jours », précise Yohann Barbe, secrétaire général des Jeunes agriculteurs (JA) des Vosges. « Si on paralyse une seule journée au niveau national, ça ne fera rien. A bout d'un moment, tout le monde en aura ras-le-bol, et peut-être que le gouvernement agira », a-t-il souligné. « Ce n'est qu'un premier acte », a abondé Jérôme Matthieu, président de la Chambre d'agriculture des Vosges et producteur de lait à qui les industriels annoncent un prix de 27 centimes le litre contre 38 il y a quelques années. « Les Bretons ont fait des gros coups et le gouvernement n'a rien entendu. Aujourd'hui, c'est toute la France qui doit bouger ».

A Vesoul (Haute-Saône), une manifestation a rassemblé de 140 à 150 agriculteurs, avec 70 tracteurs, qui ont bloqué la RN 19 en provenance de Paris. Ils ont allumé un grand feu avec des pneus et déversé du lisier avant de se disperser vers 16 h. Sur les pancartes, on pouvait lire : « Hollande, arrête de bouffer, vient nous aider », « Marre de se faire traire », ou encore « on veut des prix ». 

En Ardèche, entre 130 et 150 producteurs de lait, selon la gendarmerie et les producteurs, se sont rassemblés dans le calme vendredi matin devant la préfecture à Privas. Répondant à l'appel des JA et de la FDSEA, ces derniers sont arrivés avec une quarantaine de tracteurs. Une délégation a été reçue par le préfet. « Aujourd'hui pour nous, le lait s'échange à 28,2 centimes le litre alors qu'il faudrait 36 à 38 centimes pour rentrer seulement dans nos frais de production. On ne parle même pas de notre propre rémunération. La profession est vraiment asphyxiée », a déploré Vincent Vallet, un porte-parole des JA de l'Ardèche.

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