Tereos et Futerro s'allient pour fabriquer du bioplastique à base de blé

Les deux sociétés ont conclu « un accord d'approvisionnement » qui ouvre la voie à la création d'une « plateforme bio-industrielle, circulaire et durable, dédiée à la chimie verte », indiquent-elles dans un communiqué.

Tereos fournira chaque année à Futerro « 150 000 tonnes de dextrose » - un glucose issu de l'amidon de blé -, produites sur son site de Lillebonne (Seine-Maritime), afin d'alimenter la future bioraffinerie voisine de Futerro, qui sera implantée à moins de cinq kilomètres de distance, à Port-Jérôme-sur-Seine, près du Havre (Seine-Maritime).

Futerro, ancienne filiale de Galactic (groupe Finasucre), produira « diverses biomolécules plateformes », issues de matière première renouvelable servant de base pour la synthèse de molécules et polymères, dont « un plastique biosourcé, recyclable et industriellement compostable, le PLA ».

Futerro, qui est le second producteur de PLA au monde (avec 100 000 tonnes par an dans une usine en Chine), derrière NatureWorks aux Etats-Unis et devant TotalEnergies-Corbion en Thaïlande, va investir 500 millions d'euros dans ce partenariat.

L'entreprise belge - qui emploie au total près de 500 personnes en Belgique et en Chine - estime que « près de 250 emplois directs et 900 indirects » seront créés sur le nouveau site.

La construction de l'usine devrait débuter en 2025 pour un démarrage de l'activité industrielle en 2027, avec un objectif de production de 75 000 tonnes de PLA par an.

« Après notre première usine chinoise, on s'est dit que la suivante devrait être en Europe. Il existe en Allemagne ou en Italie des usines de bioplastiques mais paradoxalement fabriqué à base de pétrole » et « il n'y a pas aujourd'hui en Europe de production à l'échelle industrielle de plastique biosourcé et totalement recyclable », a déclaré à l'AFP Frédéric Van Gansberghe, PDG de Futerro.

Le PLA, qui permet de fabriquer des vêtements, des emballages alimentaires, des jouets ou pièces automobiles, « est non persistant et disparaît totalement au bout de quelques années », ce qui permettra de « réduire la pollution mondiale aux microplastiques », a-t-il souligné.

L'usine normande sera dotée d'une unité de recyclage, d'une capacité initiale de 5 000 tonnes, qui permettra de « recycler le PLA en acide lactique, ce qui permet de refaire un polymère vierge, réutilisable », a précisé Frédéric Van Gansberghe.

Affichant comme priorité la sortie des énergies fossiles, le dirigeant de Futerro explique que la France, premier producteur européen de blé, « était le pays idéal » pour plusieurs raisons :  une offre « d'énergie électrique nucléaire décarbonée » et l'implantation de Tereos « près d'une voie d'eau » (la Seine)
pour utiliser au maximum le transport fluvial.

Pour Olivier Leducq, directeur général de Tereos, ce projet correspond à « l'un des axes de développement stratégique » du groupe, qui veut décarboner ses usines et offrir à ses clients des produits « qui permettent de se substituer aux hydrocarbures ».

Le blé nécessaire à ce projet viendra essentiellement de la région Normandie, sera transformé à Lillebonne − où Tereos va investir 30 millions d'euros notamment pour augmenter sa capacité de stockage − puis le dextrose sera livré via un conduit reliant les deux usines, a-t-il expliqué.

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