« Le rétrofit redonne du pouvoir aux agriculteurs et aux ETA face aux constructeurs »

Latitude GPS Rétrofit
Doter un vieux semoir d'une technologie Precision Planting fait partie des actes de rétrofit les plus populaires. (©Latitude GPS)
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« En Scandinavie, ils poussent leurs moissonneuses-batteuses jusqu’à 8 000 heures. En France, on estime qu’à 3 000 heures, elles sont foutues. Il y a du progrès à faire », résume Guillaume Le Gonidec, chargé des travaux agricoles et environnementaux à FNEDT. Le spécialiste a animé, lors d’Innov-Agri Outarville, une conférence dédiée au rétrofit, en compagnie de Frédéric Jan, premier vice-président de la fédération.

Le rétrofit, c’est remplacer des composants anciens pour améliorer le fonctionnement d’une machine, par exemple équiper en Precision Planting un vieux semoir. La démarche a le vent en poupe. « Même si cela existe depuis longtemps, on en entend beaucoup parler depuis 2 ou 3 ans, raconte Frédéric Jan. Le prix du matériel ne cesse de galoper, le contexte est donc aujourd’hui très favorable à cette démarche. »

L’objectif du rétrofit est d’abord de préserver ses finances tout en restant technologiquement compétent. L’autre principale motivation, c’est de tenter de limiter l’impact des moteurs thermiques et de les remplacer par des solutions alternatives. « Les premiers bilans carbone des ETA tombent, le gasoil en représente en moyenne la moitié. C’est le principal levier sur lequel agir », avance Frédéric Jan.

Holland-Utrecht BV Rétrofit
Le rétrofit permet de trouver des alternatives aux moteurs thermiques. (© Holland-Utrecht BV)

Il s’agit toutefois de ne pas faire n’importe quoi. Les enjeux juridiques sont importants, que ce soit pour un agriculteur ou, à plus forte raison, pour un entrepreneur. « Il y a encore plus important que le code de la route, c’est le code du travail, martèle Guillaume Le Gonidec. Tout doit être encadré. Par exemple, un entraînement électrique sur un semoir est plus sûr qu’un cardan mais il apporte une autre source de danger, même très faible, qu’il faut prendre en compte ».

Améliorer ses machines doit se faire strictement dans le respect de la loi. « Nous voyons beaucoup de choses limites, voire illégales, avec des conséquences lourdes. Par exemple, la désactivation des systèmes de dépollution bloque la remontée des pannes. Nous assistons donc actuellement à une forte hausse des casses moteur. Là, on n’est plus dans le rétrofit. Et les assureurs commencent à être au fait de tout cela, ils sont plus attentifs », met en garde Guillaume Le Gonidec.

Réhabiliter l'image des machines anciennes

Populariser le rétrofit nécessite aussi un profond travail d’image. Que ce soit pour les agriculteurs, les entrepreneurs ou les salariés des ETA, « le progrès passe depuis toujours par une nouvelle machine ». « Il y a un effort de communication à effectuer. Une machine ancienne ne signifie pas une machine obsolète et sans confort », souligne Frédéric Jan.

D’autant qu’en cette période de crise, le rétrofit permet de faire de précieuses économies. « Le rétrofit redonne du pouvoir aux agriculteurs et aux entrepreneurs face aux constructeurs, grâce à des solutions alternatives, avance Guillaume Le Gonidec. Cela permet de rééquilibrer un peu le marché. Il faut savoir que la marge sur un célèbre tracteur vert et jaune, aujourd’hui, c’est quand même 24 %... »

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