Emmanuel Macron doit rencontrer les ex-salariés qu'il avait traités d'illettrés

Arrivé avec une image de technocrate brillant et d'ex-financier aisé, il avait commis un faux pas dès sa première interview à un média, en parlant des salariées « illettrées » de l'abattoir breton. Il avait rapidement présenté ses « excuses les plus plates », exprimé ses « regrets » et promis de se rendre sur place pour s'excuser directement.

« Il avait promis qu'il viendrait et il tient sa promesse », s'est félicité Olivier Le Bras, ancien délégué FO de l'abattoir, interrogé par l'Afp, précisant qu'une centaine d'anciens salariés étaient attendus lors de cette rencontre organisée à 17h à la mairie de Lampaul-Guimiliau, où se trouvait l'entreprise fermée en 2013 après le licenciement de près de 800 personnes. « J'aimerais qu'il revienne sur ses propos, parce qu'ils nous ont fait du mal », a indiqué l'ancien syndicaliste, qui avait mené la bataille contre la fermeture de l'abattoir. « Certains employeurs maintenant font passer des tests de français quand on a travaillé chez Gad », a-t-il assuré. « Ca n'a pas été que des propos blessants, sur le terrain ça a eu des conséquences sur les éventuelles embauches », a-t-il ajouté, assurant que les anciens salariés de Gad n'étaient « ni plus ni moins » illettrés qu'ailleurs. « Ils sont connus désormais plus comme des illettrés que pour le combat qu'ils ont mené pour sauver leur emploi », a-t-il déploré, disant espérer que Emmanuel Macron, par sa venue, « redore un peu l'image des Gad ».

Sur les 889 personnes licenciées en novembre 2013 - sur les sites de Lampaul, mais aussi de Saint-Nazaire et de Saint-Martin-des-Champs - seules 193 ont retrouvé un emploi en Cdi ou en Cdd, a indiqué Olivier Le Bras, auteur d'un livre sorti le 16 janvier et intitulé "Le visage des Gad". La visite d'Emmanuel Macron dans le Finistère, à Lampaul, mais également auparavant chez le volailler Doux, à Châteaulin, n'est pas ouverte à la presse, a précisé son cabinet.

Cependant, le groupe Doux a assuré que la visite de son site était ouverte aux journalistes, précisant qu'une « annonce de création de nombreux emplois » était prévue. Le volailler breton, en grave difficulté il y a deux ans, est redevenu bénéficiaire et va même embaucher en 2015, avait annoncé la semaine dernière Arnaud Marion, président du directoire du groupe, ajoutant que plus d'une centaine d'embauches étaient prévues. Doux avait été placé en redressement judiciaire en juin 2012, en raison d'importantes dettes. Dans la foulée, il avait supprimé près d'un millier d'emplois avant d'établir un plan de continuation, validé fin novembre 2013 par le tribunal de commerce de Quimper.

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