Le nouveau directeur-général de l'ONF, l'organisme chargé d'entretenir les espaces forestiers publics, prendra ses fonctions le 6 janvier 2020, indique le compte-rendu hebdomadaire du conseil des ministres. La nomination, initialement proposée par l'Élysée et validée par le Parlement début décembre, intervient dans un climat social et financier dégradé depuis de longues années, alors que l'ONF, déficitaire, est confronté à des charges nouvelles liées à l'accueil du public en forêt, à une stagnation du prix du bois et aux conséquences du réchauffement climatique. Fin juin, le gouvernement avait prévenu que l'ONF resterait l'opérateur unique de gestion des forêts publiques, domaniales et communales françaises, mais qu'il verrait son modèle et sa gouvernance transformés ces prochaines années.
Doté d'un budget d'environ 850 millions d'euros et employant quelque 9 000 personnes, dont les deux tiers sont fonctionnaires ou contractuels de droit public, l'ONF et son action relèvent de quatre ministères : agriculture, transition écologique, comptes publics et cohésion des territoires. Un rapport du Sénat préconisait en juin que l'État rémunère l'ONF pour ses services rendus comme l'accueil du public, la fonction de puits de carbone, ou de foyer de biodiversité, afin de lui permettre d'atteindre un équilibre financier, pour lequel les ventes de bois sont insuffisantes.
De leur côté, fin octobre 2018, plusieurs centaines d'agents de l'ONF avaient mené une manifestation en pleine forêt de Tronçais (Allier) pour dénoncer « l'industrialisation croissante des forêts publiques », l'exploitation intensive des arbres et les coupes d'arbres à outrance pour tenter de combler les déficits. Après des mois de tensions entre la direction de l'ONF et les syndicats, le précédent directeur-général Christian Dubreuil avait brusquement quitté ses fonctions en janvier 2019. Il a depuis été remplacé pour un intérim par Jean-Marie Aurand, l'ancien dirigeant de l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV).
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