« Au-delà des menaces qui pèsent sur l'apiculture depuis des années - impact des pesticides, monoculture, disparition des haies, frelon asiatique, varroa (un parasite)-, on a un autre défi, celui du bouleversement climatique », a expliqué à l'AFP Henri Clément, apiculteur et porte-parole de l'Unaf.
Le taux de mortalité dans les ruches « est en moyenne autour de 30 % par an, c'est colossal », rappelle-t-il. « Les apiculteurs, pour maintenir leur cheptel, sont obligés de les reconstituer avec un surcroît de travail et un surcoût », poursuit-il.
« S'il n'y avait pas les apiculteurs pour reconstituer les cheptels, nous serions déjà en manque d'abeilles sur le territoire », avertit l'apiculteur, alors qu'elles assurent « 35 % de nos ressources alimentaires » par la pollinisation.
Avec l'impact du changement climatique, « les récoltes sont de plus en plus irrégulières » et « cela complique énormément la vie des apiculteurs professionnels », décrit-il.
Les ruches peuvent souffrir de différents impacts du changement climatique : incendies, grêle, inondations, souligne Henri Clément.
2021 « a été la pire année de l'apiculture française », avec moins de 10 000 tonnes produites. 2022 a bien commencé dans la plupart des régions grâce à un hiver doux, indique Henri Clément, mais « nous sommes extrêmement inquiets avec la sécheresse qui s'annonce » : les plantes, si elles souffrent, ne produisent pas de nectar.
Les apiculteurs ayant plus de 50 ruches peuvent bénéficier du dispositif de calamité agricole. Or, 90 % des agriculteurs possèdent moins de 10 ruches.
Les journées « Apidays », rendez-vous national annuel, se tiendront cette année du 23 au 25 juin, avec une soixantaine d'événements et d'animation gratuites prévues à travers la France.