Face à l'insuffisance des aides d’urgence, la FNSEA résignée

Xavier Beulin président de la Fnsea (©Terre-net Média)
Xavier Beulin président de la Fnsea (©Terre-net Média)

Xavier Beulin président de la Fnsea
Xavier Beulin président de la Fnsea (©Terre-net Média)

Malgré la convivialité qui prédomine toujours lors des rencontres régulières entre les représentants de la FNSEA et la presse, les leaders du syndicat majoritaire, Xavier Beulin en tête, ne pouvaient cacher une certaine résignation mercredi 6 janvier 2016 durant la présentation des vœux du syndicat.

Face à des filières d’élevage – bovine, porcine et laitière – plongées dans les difficultés et ne voyant pas de sortie de crise dans les prochains mois, la FNSEA sait bien que les enveloppes budgétaires obtenues en juillet et septembre 2015 ne seront pas suffisantes.

Pire, pour la première fois, le syndicat évoque à demi-mot qu’il faudra accompagner un certain nombre de producteurs vers une sortie « digne » du métier. « Nous savons qu’un certain nombre de nos collègues, quelles que soient les décisions qui seraient prises dans les prochaines semaines, ne pourront plus continuer leur activité en 2016 », a ainsi expliqué Xavier Beulin.

« Un dépôt de bilan est toujours très difficile à vivre en agriculture. Notre responsabilité est d’accompagner ces agriculteurs sur le plan social. Nous devons faire en sorte d’identifier, pour ces agriculteurs, des portes de sortie honorables et dignes du métier qu’ils ont exercé. » En clair, la Fnsea veut « travailler sur la question de la reconversion professionnelle des agriculteurs » contraints d’arrêter le métier.

Des faillites au risque de tout perdre

Pendant plusieurs mois, « plus de 500 actions syndicales ont conduit à organiser la grande manifestation du 3 septembre qui a débouché sur les annonces du Gouvernement », complète Dominique Barrau, secrétaire général du syndicat. « Nous avons arraché ces mesures gouvernementales. » Mais ces dernières ne permettront pas de remettre à flots un grand nombre d’exploitations en difficulté. « Dans certaines situations, les dettes fournisseurs sont devenues plus élevées que le chiffre annuel de l’exploitation. »

Outre des aides d’urgence qui, de doute évidence, ne seront pas suffisantes, la FNSEA dénonce l’inaction des décideurs européens. « Je suis assez dépité de voir que Bruxelles ne cherche pas à améliorer le peu d’outils de gestion des risques actuellement disponibles, mais insuffisants. Et que fait-on par rapport à l’embargo russe qui pénalise nos productions ? A ces sujets, nous n’avons pas de réponse. »

Et Xavier Beulin de déplorer l’absence de mesures adéquates dans la loi d’avenir agricole votée en octobre 2014. « Si la question du statut d’agriculteur avait été davantage développée, comme nous le souhaitions à l’époque, ce statut aurait permis d’éviter des situations dramatiques ». Aujourd’hui, une exploitation unipersonnelle voit le plus souvent le patrimoine personnel de l’exploitant confondu avec le patrimoine professionnel. En cas de faillite, tout y passe, y compris les biens privés. « Je déplore que le ministre ne nous ait pas suivis sur ce sujet. »

Concernant la question des charges, « l’autre composante clé du revenu », la FNSEA reste en attente de décisions de la part du Gouvernement.

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