« La situation est d'une très grande gravité, c'est du jamais vu », a estimé lors d'une conférence de presse Philippe Pinta, président du syndicat Orama, branche « grandes cultures » de la FNSEA. Mi-juillet, le ministère de l'Agriculture avait annoncé s'attendre à une baisse de 10 % de la production. La récolte 2015, considérée comme exceptionnelle, avait atteint les 41 millions de tonnes.
Cette situation est due à la très forte humidité en mai-juin, qui a favorisé l'apparition de maladies, ainsi qu'au manque de luminosité qui a empêché les épis de blé de mûrir correctement.
Alors que la moisson bat désormais son plein en France, 1er producteur et exportateur européen de blé, Orama table également sur des rendements à l'hectare en baisse de 2 tonnes par rapport à l'an dernier.
« Il y a des catastrophes que l'on n'imagine pas », avec dans certaines fermes des rendements « trois fois moins élevés que d'habitude », ainsi que « la moitié ou les trois-quarts du chiffre d'affaires en moins », a souligné M. Pinta.
La situation est « très hétérogène » selon les régions, a-t-il toutefois précisé.
Evoquant des agriculteurs « désemparés, atterrés », le syndicaliste a expliqué avoir demandé au ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll de prendre des mesures en urgence, notamment pour soulager la trésorerie des céréaliers en difficulté.