Après deux mandats, Christiane Lambert, éleveuse de porcs dans le Maine-et-Loire, avait annoncé son choix de quitter la présidence du syndicat majoritaire début 2023. L’élection d’ Arnaud Rousseau, ce 13 avril, marque le retour des céréaliers à la tête de la FNSEA, l’agriculteur de Seine-et-Marne étant également, comme Xavier Beulin avant lui, président de la Fop et du groupe Avril. Une double casquette qui a toujours été reprochée à l’ancien président de la FNSEA, décédé en 2017 en cours de mandat.
Les fortes tensions entre éleveurs et céréaliers qui ont pu à plusieurs reprises traverser le syndicat appartiennent-elles désormais au passé ? La FNSEA entend quoiqu’il en soit s’afficher unie derrière son nouveau président, seul candidat au poste. Les critiques sociétales croissantes envers un modèle agricole conventionnel accusé, dans son ensemble, de nuire à l’environnement, et « l’agribashing » ressenti et dénoncé par les agriculteurs, ont peut-être rendu secondaires d’éventuelles divisions internes.
La priorité du réseau pour le projet FNSEA 2025
Le programme d’Arnaud Rousseau et de sa nouvelle équipe, menée entre autres par Hervé Lapie, secrétaire général, Jérôme Despey et Patrick Benezit, 1er et 2ème vice-présidents, s'articulera autour de la reconnaissance de la valeur et de la diversité de l’agriculture française.
Il a notamment rappelé l'importance du réseau existant face aux défis que rencontre la filière agricole. Le nouveau président insiste ainsi sur l'importance de la prise en compte de la variété des types d'agriculture afin de valoriser le secteur et d'attirer de nouveaux talents, face au défi du renouvellement des générations.
Placer l’agriculture « dans une position offensive »
Arnaud Rousseau défend ainsi une « agriculture qui assume de produire, de faire vivre les paysans et d'être ancrée dans des filières, plus ou moins courtes. » Au sujet des critiques sur les questions sensibles liées aux phytosanitaires et les préoccupations écologiques, l'agriculteur affirme « rester ouvert à la discussion, y compris la critique dans un rapport équilibré qui prend en compte la complexité des problématiques.»
Anticipant les attaques sur la présupposée dérive productiviste de l'agriculture, il souligne l'importance des enjeux de souveraineté alimentaire et de la protection de la "Ferme France". Il reprend d'ailleurs l'offensive en mettant en garde contre le danger de pratiques telles que la surtransposition. Avec cette nouvelle présidence, la FNSEA entend reprendre la main et défendre un secteur qui se dit sensibilisé sur la question climatique. "Il n y' a pas de climatosceptiques à la FNSEA" répète à l'envi le nouvel homme fort du syndicat agricole. Il n'en demeure pas moins résolument déterminé à obtenir un arbitrage politique en faveur de ce modèle de création de valeur agricole français.