Syndicalisme
La FNSEA réclame des mesures concrètes plutôt que des « incantations politiques »

Un discours volontariste du gouvernement sans actions concrètes selon la FNSEA.
Un discours volontariste du gouvernement sans actions concrètes selon la FNSEA. (©Terre net Média)

Dans un contexte d’augmentation générale des importations, la FNSEA a partagé ses inquiétudes relatives au danger de déclin de l’appareil productif français, malgré des annonces gouvernementales volontaires, lors d’une conférence de presse du 30 août.

Aller au delà des discours volontaristes

« Il y a une forme de volontarisme politique qui ne se traduit pas dans les faits. Le président de la République a rappelé qu’il fallait réaffirmer notre ambition sur le plan alimentaire. Or si on regarde les réalités de la capacité productive agricole française sur les 5 dernières années, on perd des places partout », déplore le président de la Fnsea, Arnaud Rousseau. La perte de capacité de production en interne inquiète particulièrement le syndicat avec le phénomène de décapitalisation ou encore l’augmentation des charges de 25% grévant la capacité de production sur le territoire.

Cette dynamique se traduit avec une hausse des importations, rapportée par le syndicat, qui s'établirait sur un an à environ 25 % pour la production bovine, un peu plus de 50 % pour la volaille, et de 55 % pour la viande ovine. À cela s’ajoute un recul des exportations avec une balance commerciale qui dépasserait les 150 milliards d' euros de déficit. D’où l’ambition affichée du syndicat majoritaire « d’enrayer le déclin de la production agricole du territoire ».

L’ambition de définir des actions concrètes

« Ce qui nous motive aujourd’hui c’est de savoir comment faire en sorte de construire avec l’ensemble des partenaires et singulièrement le gouvernement les actions très concrètes au-delà des annonces », poursuit Arnaud Rousseau. Il est notamment question du plan élevage, annoncé par Bruno Le Maire, l’ambition affichée pour laplanification écologique ou encore l’épineuse question de la gestion du stockage de l’eau.

En conséquence, le syndicat met l’accent sur la nécessité de discuter du périmètre d’action des mesures à prendre, vraisemblablement dans un cadre européen, et de l’alignement des décisions. Le syndicaliste cite en exemple le sujet de la ré-homologation du glyphosate, envisagé dans l’optimisation de l’agriculture de conservation des sols afin de favoriser la production de biomasse et la réduction des émissions.

Avant la réception par Bruxelles des avis des Etats-membres, en vue de l’approbation de cette substance, la Fnsea souhaite savoir « comment les pouvoirs publics entendent mettre en cohérence l’ambition écologique de décarbonation des activités et quels seront les moyens, y compris financiers, donnés à l’agriculture de le faire ».

Dans cette optique, le syndicat attend de pied ferme des mesures pratiques de la part du gouvernement lors de l’évènement des Terres de Jim organisé par les Jeunes Agriculteurs du 8 au 10 septembre à Cambrai (Nord).

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