La FNSEA a salué « des avancées certaines » mais « attend toujours un calendrier clair, sur le plan élevage par exemple », a déclaré à l'AFP Yohann Barbe, porte-parole de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA).
Le Premier ministre « a clairement fixé un cap, mais il faut que cela se traduise. Le projet de loi d'orientation ne cesse d'être modifié, on ne sait pas trop où on en est. On veut des orientations claires : comment va se traduire la souveraineté dans les installations, les transmissions de fermes ? », a déclaré M. Barbe. « On attend des annonces claires du président de la République au Salon de l'agriculture », a-t-il ajouté.
De son côté, la présidente de la Coordination rurale, Véronique Le Floc'h, regrette que le Premier ministre n'ait pas annoncé une « année blanche », avec suspension des remboursements des prêts pour soulager la trésorerie des agriculteurs. « Annoncer des prêts bonifiés pour les viticulteurs en Occitanie, c'est bien, mais c'est pour tous les agriculteurs qu'on le demande », a-t-elle déclaré à l'AFP.
« Le Premier ministre affirme que l'objectif souveraineté agricole et alimentaire sera inscrit dans le futur projet de loi d'orientation agricole, avec un cap : produire plus. De quoi parle-t-on ? Avant de produire plus, on veut savoir combien on va gagner », a-t-elle dit.
« Si c'est produire plus pour l'export, cela ne règlera rien. Aujourd'hui, la loi Egalim - censée protéger le revenu des agriculteurs - ne s'applique que pour la production destinée à la distribution en France. Et donc pas sur le lait ou les céréales exportées. On demande à ce qu'elle s'applique pour 100 % des produits sortant de nos fermes », a-t-elle dit. « Le fait que l'industrie agro-alimentaire soit alimentée, cela ne garantit pas le revenu des agriculteurs », a-t-elle insisté, demandant au gouvernement « la garantie de revenus qui permettent d'investir, de moderniser les exploitations ».
Sur le projet de loi d'orientation, Véronique Le Floc'h a déploré que le texte reflète « une politique cautionnée par » la FNSEA, « qui est plus le syndicat de l'agro-industrie que des petits agriculteurs ».
Concernant les contraintes européennes, Yohann Barbe a estimé qu'« on sent une volonté mais les échéances sont trop lointaines », notamment sur les obligations concernant les prairies. Il attend de la France qu'elle soit plus active et plus ferme dans ses échanges avec Bruxelles.
Les deux premiers syndicats ont salué les efforts de simplification engagés. Et concernant les pesticides, la Coordination rurale a dit sa « satisfaction » de voir la France abandonner le Nodu, indicateur principal de mesure des usages, au profit d'un indice européen, au grand dam des associations environnementales.