Une « mobilisation responsable malgré la frustration et la colère » : c’est ce que promettent les deux syndicats qui entendent bien exprimer les doléances de la profession agricole sans « ennuyer » les Français. Au contraire, il s’agit bien de prendre ces derniers à témoin pour les inviter à soutenir un modèle d’agriculture et d’alimentation « parmi les plus durables au monde », rappelle Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, ce 13 novembre.
Les manifestations, qui débuteront le 18 et le 19 novembre dans l’ensemble des départements, doivent durer jusqu’à mi-décembre dans un premier temps. Il faudra ensuite, détaille Arnaud Rousseau, avancer sur les contraintes qui pèsent sur l’agriculture, avant une troisième phase de revendication autour du prix et du revenu, alors que les négociations commerciales vont s’ouvrir dans quelques semaines.
Trésorerie, simplification, souveraineté, les urgences
Concrètement, les deux syndicats demandent des avancées autour de quatre sujets. Le premier, celui de la trésorerie car malgré de premières annonces, les contours concrets des dispositifs restent flous.
Deuxième sujet, la simplification, face aux « complications et aux entraves à l’agriculture », poursuit le président de la FNSEA. Le texte « anti-entraves » déposé au Sénat par les sénateurs Laurent Duplomb et Franck Ménonville est une bonne nouvelle, estiment les deux syndicats. Mais « cette simplification doit être drastique, on a besoin d’accélérer », précise Pierrick Horel, président de Jeunes agriculteurs.
Troisième urgence, celle de la souveraineté aujourd’hui directement menacée par le traité UE/Mercosur en discussion, rappelle Arnaud Rousseau. « Derrière, c’est toute la cohérence des politiques commerciales européennes » qui est mise en question, ajoute-t-il. Pour dénoncer cette « Europe passoire », les mobilisations des prochains jours pourraient cibler en partie les boulevards ou ronds-points « de l’Europe ». Si Emmanuel Macron a confirmé son opposition à l’accord UE/ Mercosur, les deux syndicats agricoles attendent qu’il expose les marges de manœuvre à sa portée pour éviter que le sujet ne revienne sur la table dans les mois à venir.
Au-delà de la colère, la FNSEA et JA entendent également « porter un message d’espoir », car « on a besoin des jeunes et de tous ceux qui sont en activité, pour pouvoir relever ces défis », insiste Pierrick Horel.
