La FNSEA gare ses tracteurs à l'Assemblée nationale

Plus de 150 agriculteurs sont rassemblés devant l'Assemblée nationale.
Plus de 150 agriculteurs sont rassemblés devant l'Assemblée nationale. (©FRSEA Ile de France)

« Cette proposition de loi pour lever les contraintes au métier d'agriculteur est très importante pour nous (...). Ce qu'on demande, c'est simplement d'exercer un métier dans un environnement européen : marché unique, règle unique. Ça fait 20 ans qu'on se bat là-dessus. Pour une fois qu'une proposition de loi va dans ce sens... Nous n'aurons plus la patience d'attendre », a déclaré Hervé Lapie à l'AFP.

Plus de 150 agriculteurs venus d'Ile-de-France, du Grand Est et de Provence-Alpes-Côte d'Azur sont rassemblés dans le calme, avec cafés et croissants, devant les colonnes du palais Bourbon. Ils seront relayés mardi par certains de leurs collègues du Centre-Val de Loire et mercredi par ceux des Hauts-de-France, si la motion de rejet déposée par le rapporteur du texte pour contourner les milliers d'amendements déposés n'est pas adoptée.

Des députés Renaissance, MoDem, Horizons et RN sont venus à la rencontre des agriculteurs devant le palais Bourbon. La ministre de l'Agriculture Annie Genevard, favorable au texte remanié au Sénat avec le concours du gouvernement, est aussi venue leur apporter son soutien, accompagnée du ministre de l'Intérieur et nouveau président des Républicains Bruno Retailleau.

« La caricature dont ce texte fait l'objet aujourd'hui est profondément injuste et injustifiée », a-t-elle déclaré, ajoutant que les agriculteurs étaient « victimes de l'enlisement du débat ». Bruno Retailleau s'est revendiqué « enfant de la ruralité » et a défendu des projets de stockage d'eau. Il a par ailleurs affirmé qu'il était essentiel de renforcer la « souveraineté alimentaire ». « Demain, l'arme alimentaire sera capitale. La souveraineté alimentaire, c'est l'indépendance de la France », a-t-il ajouté.

Arnaud Rousseau a estimé devant l'Assemblée qu'il était « normal que les députés puissent échanger des arguments » mais que la donne avait « changé » avec « les 3 500 amendements déposés ». Il a défendu la motion de rejet : « Il y a beaucoup d'autres textes qui attendent mais on s'est bagarré pour avoir un créneau (pour le texte), on ne va pas le laisser passer ».

En interne, le message est de « ne rien lâcher » plus d'un an après les mobilisations de début 2024 pour obtenir « enfin » les mesures de simplification promises par le gouvernement.

La loi « va simplifier le quotidien et relever l'acte de production », ajoute Franck Sander, vice-président de la FNSEA et président du syndicat des betteraviers, qui demandent notamment la réintroduction de l'acétamipride. Le retour de ce pesticide de la famille des néonicotinoïdes est un point de crispation majeur de la loi, qui prévoit aussi de faciliter la construction de bâtiments d'élevage intensif et le stockage de l'eau.

« C'est pas normal qu'on ait autant de paperasse et des normes supplémentaires alors que nos voisins en ont moins, c'est pas comme ça qu'on va motiver notre jeunesse », affirme Brigitte Paquin, de la FDSEA de Meurthe-et-Moselle et agricultrice en polyculture-élevage.

« Mes collègues outre-Rhin ont des solutions qu'on n'a pas, à 25 kilomètres de chez moi », renchérit Gérard Lorber, qui cultive des betteraves et a 70 vaches laitières dans le Bas-Rhin, où il préside la section locale de la FNSEA.

La loi d'orientation agricole, adoptée en début d'année, « était un "squelette" dans lequel figurait le "pas d'interdiction (de pesticides) sans solution" mais il faut maintenant « du concret (...) dans les cours de ferme », a affirmé Arnaud Rousseau.

« Sur l'acétamipride où on est dans le mur, on en a besoin pour quelques productions de manière dérogatoire, dans un temps encadré, le temps que la recherche et l'innovation nous donnent des solutions », a-t-il ajouté, défendant aussi une approche « pragmatique » sur le stockage de l'eau et les seuils d'élevage pour contrer « l'espèce de délire environnemental qu'on entend, qui consiste à dire que les agriculteurs seraient des pollueurs qui font n'importe quoi ».

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