Ségolène Royal va « mettre la pression » sur les distributeurs

« Je vais leur mettre la pression, mais je pense que c'est aussi leur intérêt, c'est leur image de marque » qui est en jeu, a-t-elle souligné sur France 2. « Je compte sur la responsabilité et la citoyenneté des entreprises de la grande distribution » pour parvenir à un accord, a ajouté la ministre.

Ségolène Royal va rencontrer les enseignes de la grande distribution pour tenter de parvenir à un accord sur le gaspillage alimentaire, en raison de la censure par le Conseil constitutionnel de plusieurs paragraphes de l'article de la loi sur la transition énergétique sur ce sujet pour des raisons de procédure. Elle a d'ores et déjà averti qu'en cas d'absence d'accord elle passerait par une loi.

« Dans une société, mondialement, où beaucoup de gens meurent encore de faim et où certaines familles en situation de précarité ne peuvent pas nourrir leurs enfants, c'est intolérable de détruire des biens qui sont encore consommables et d'utiliser encore un système de dates de péremption qui trompe le consommateur », a déclaré la ministre.

« Le gaspillage alimentaire, c'est plus de 200 euros par an et par famille, c'est considérable », a souligné Ségolène Royal. Le « fléau » du gaspillage alimentaire est « tout simplement insupportable », a-t-elle ajouté.

Le Groupement des Mousquetaires (Intermarché et Netto), en réaction à ces nouvelles déclarations de la ministre, a souligné dans un communiqué avoir « toujours été favorable aux dispositions législatives sur la lutte contre le gaspillage alimentaire » et a précisé que ses enseignes alimentaires « de leur propre initiative, appliquent depuis déjà plusieurs années les mesures prévues dans la loi sur la transition énergétique ».

La Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (Fcd) estime que la grande distribution est « le premier donateur aux associations », avec 31 % des dons et souligne que le secteur n'est responsable que de 5 à 10 % du gaspillage alimentaire en France, loin derrière la restauration (15 %) ou les ménages (70 %).

La plupart des distributeurs français ont expliqué ces dernières semaines être déjà engagés dans diverses pratiques anti-gaspillage. Carrefour a ainsi redistribué à 800 associations l'équivalent de 77 millions de repas en 2014, selon la directrice développement durable du distributeur, Sandrine Mercier. Leclerc, Intermarché et Système U ont noué des partenariats avec la start-up « Zéro gachis », pour instaurer des rayons spéciaux pour les produits à date courte, vendus à tarifs réduits, jusqu'à - 70 %.

Nicolas Chabanne, le responsable de l'initiative les Gueules Cassées, a proposé à la ministre et à la Fcd de généraliser l'utilisation d'étiquettes « antigaspi ». Il s'agit d'indiquer de manière très visible au consommateur que le produit est proche de sa date limite de consommation, grâce à une étiquette unique qui serait la même dans tous les magasins. L'idée est de « valoriser l'attractivité de ces produits pour leur donner un maximum de chance d'être achetés plutôt que jetés », explique un communiqué. Les étiquettes proposées par le collectif portent la mention « - 50% Stop au Gaspi ! Bon à consommer, pas à jeter ! ».

Lancées il y a huit mois, « elles marchent très bien dans les magasins qui les utilisent. L'idée est de créer un réseau national pour proposer ces étiquettes », a expliqué Nicolas Chabanne à l'Afp. Depuis 2014, le collectif des Gueules Cassées a convaincu des centaines de points de vente de commercialiser fruits, légumes, fromages et céréales présentant des défauts mais propres à la consommation.

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