La tension monte avant le débat vendredi au Conseil général du Tarn

A Sivens (Tarn), les agriculteurs qui bloquaient depuis lundi les deux principales entrées de la Zone à défendre (Zad) occupée par une quarantaine de militants, ont pénétré sur le site, a-t-on appris de la part des deux camps. Ils « sont rentrés » sur un des lieux de vie des zadistes. « On a démonté un chapiteau et des cabanes », a affirmé à une correspondante de l'Afp par téléphone Philippe Jougla, président de la branche tarnaise du syndicat agricole Fnsea.

Un militant proche des zadistes, se faisant comme à l'accoutumée appeler "Camille", a affirmé que des agriculteurs auraient en plus « mis le feu à une bergerie des zadistes qui abritait des chèvres, des moutons et des chiots, sans faire de victime car le feu a été rapidement circonscrit ».

« Ils ont caillassé une de nos voitures. Ils sont rentrés dans des fermes. On les a coursés », a affirmé Philippe Jougla, indiquant en fin d'après-midi qu'il y avait « 150 agriculteurs sur site ». Une centaine de gendarmes faisaient tampon entre les deux camps. En milieu de soirée cependant, la situation était redevenue calme, a constaté une journaliste de l'Afp.

Les agriculteurs armés de bâtons ou barres de fer, aperçus auparavant, s'étaient dispersés, ainsi que les zadistes. La préfecture a confirmé dans la soirée qu'aucune « confrontation directe » n'avait eu lieu, ne déplorant que « quelques épisodes de tension et quelques dégradations ». La gendarmerie a interpellé quatre passagers d'un véhicule qui voulaient se rendre sur la Zad, à la suite d'un contrôle qui a révélé dans le coffre la présence de « barres de fer, de cagoules et masques à gaz », selon la préfecture. Par ailleurs, quelque 200 pro-zadistes, qui se sont regroupés dans l'après-midi à Gaillac, principale ville proche du site, pour partir en convoi alimentaire vers leurs camarades encerclés, ont finalement rebroussé chemin.

Pressions tous azimuts

Les autorités avaient affirmé leur détermination à maintenir l'ordre. « Il est hors de question que le convoi ait accès » à la Zad, instaurée en octobre 2013 à Sivens, avaient-elles indiqué dans la journée. « Tout sera mis en œuvre pour éviter la moindre confrontation entre pro- et antibarrage », avaient-elles ajouté.

Le préfet du Tarn, Thierry Gentilhomme, a de plus « condamné avec une grande fermeté l'agression dont a été victime (mardi), sur le site de Sivens, un agriculteur blessé à une main d'un coup de serpette ». Cet agriculteur a déposé plainte mercredi matin, ajoute le préfet, appelant dans un communiqué « à la responsabilité de chacun afin que la sérénité et le calme puissent prévaloir dans les prochaines heures et les jours qui viennent ».

Sivens est déjà endeuillé par la mort du jeune écologiste Rémi Fraisse, tué le 26 octobre par une grenade des gendarmes lors d'affrontements sur le site. Dans la matinée, une poignée de pro-zadistes ont pris la route à pied depuis Toulouse pour une « marche de solidarité ». Ils devaient converger jeudi vers Sivens où les agriculteurs promettaient cependant de continuer à ne laisser entrer personne.

Ces probarrage, la plupart des membres du syndicat majoritaire Fnsea, veulent ainsi mettre la pression sur les zadistes et l'Etat jusqu'à la réunion du Conseil général du Tarn vendredi à Albi sur les alternatives au projet initial de barrage. Ils disent leur « exaspération » face à une occupation qui perdure malgré les ordonnances d'expulsion prononcées en février. Depuis, les manifestations de protestation se sont multipliées, souvent accompagnées de heurts et dégradations, en dernier lieu le 21 février à Nantes et Toulouse. Pro- et antibarrage ont annoncé des rassemblements à Albi vendredi matin, pour la session du Conseil général.

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