L'association, qui avait déjà appelé en juin à un vaste plan de rénovation des réseaux d'eau en France, où un litre sur cinq se perd du fait de fuites, cible cette fois les pratiques d'irrigation de « l'agriculture intensive », qui représente selon elle l'immense majorité des pratiques, moins de 15 % de la surface agricole utile étant dédiée au bio et aux pratiques agroécologiques.
« Les sommes versées par les agriculteurs en contrepartie de leurs prélèvements en eau ne constituent qu'une bien faible incitation à réduire les prélèvements », affirme-t-elle, soulignant que ces sommes « ne représentent selon les régions que 2 % à 15 % du total des redevances pour prélèvements perçues par les agences de l'eau, l'essentiel de la note (entre 51 % et 82 %) étant payé par les consommateurs ».
Elle estime que le plan Eau présenté par le gouvernement en mars ne comporte que « des mesurettes », faite de contraintes, et juge qu'il y a urgence à agir alors que 42 départements sont déjà soumis (au 26 juillet), sur tout ou partie du territoire, à des restrictions de prélèvements dans les nappes phréatiques ou les rivières.
Rappelant que l'agriculture représente 58 % de la consommation nette d'eau en France, l'UFC-Que Choisir souligne qu'en été, sa ponction dans la ressource représente « jusqu'à plus de 90 % des consommations pour les départements de la façade atlantique et du Sud-Ouest, notamment du fait de la prépondérance du maïs dont les besoins en eau, à la différence des autres grandes cultures, sont concentrés entre juillet et août ».
En France, où environ 5 % des cultures sont irriguées, les « prélèvements d'eau destinés à l'irrigation qui ont plus que doublé (+ 118 %) entre 2010 et 2020 », et certains agriculteurs ne déclarent pas les volumes d'eau prélevés, à l'instar de la moitié des 20 000 irrigants du bassin Adour-Garonne qui « ne font aucune déclaration », souligne l'association.
« En l'absence de véritable incitation financière à accomplir la transition écologique, il n'y a aucune chance que l'agriculture intensive renonce à ses pratiques aussi polluantes que dispendieuses en eau », affirme-t-elle, appelant par ailleurs à « une réorientation des aides de la Pac (Politique agricole commune européenne) vers les modes de productions les plus économes en eau ».