Les Cipans sont destinées à retenir l’azote des sols en zones vulnérables. Tant que cette fonction première n’est pas perdue de vue, libre à vous d’exploiter les autres qualités de ces cultures. Plutôt que la classique moutarde, vous pouvez, ainsi, opter pour des espèces ou des méteils fourragers, afin d’en faire profiter votre troupeau, en respectant bien sûr les dates de semis et de destruction en vigueur dans votre région.
Le principe des Cipans fourragères
Le fourrage produit en interculture peut augmenter votre stock annuel. Utile quand il a tendance à s’amenuir, en période de sécheresse, notamment, une situation de plus en plus fréquente avec le changement climatique. Les Cipan fourragères peuvent aussi présenter d’autres atouts : structurer les sols, attirer les abeilles ou encore fixer l’azote de l’air, quand des légumineuses sont présentes dans le mélange.
Quelle valorisation ?
La plupart des études évoquent un rendement en fourrage allant de 2 à 5 tonnes de matière sèche par hectare. Dans un essai mené de 2010 à 2013, les chercheurs de l’Université catholique de Louvain ont mis en avant que « les meilleures associations procureraient un bonus de l’ordre de 510 €/ha ». En soustrayant les frais d’implantation et de récolte, le gain financier était « de l’ordre de 200 €/ha ». Un chiffre « à mettre en balance avec un coût estimé à 50 €/ha pour implanter une moutarde ».
Choisir ses espèces
Le choix des espèces dépendra de nombreux facteurs : la qualité de fourrage souhaitée pour ses animaux, le mode de destruction du couvert (fauche ou pâturage), la culture précédente - donc la date de libération de la parcelle - et la suivante, dont les propriétés doivent être compatibles avec la dérobée. Mais également le coût d’installation de l’espèce, ses propriétés face au gel, ainsi que les conditions agronomiques et météorologiques de la parcelle. D’une manière générale, on distingue deux cas de figure :
- semis de printemps et récolte en année n, en choisissant des espèces qui poussent très rapidement. Dans les zones les plus froides, on conseillera plutôt une association avoine/vesce, ou bien le colza fourrager. En zone chaude, on s’orientera vers le sorgho fourrager ou le moha.
- semis d’automne et récolte en n+1. Pour ces cultures hivernales, les associations sont fortement recommandées, entre graminées d’une part (orge d’hiver, seigle d’hiver) et légumineuses de l’autre (vesce d’hiver, féverole d’hiver). Il faudra s’assurer que le couvert ne se développe pas trop avant l’hiver, ce qui le rendrait plus sensible au froid.