![]() Les mauvaises conditions climatiques de l'hiver passé ont généré des défauts de peuplement de pieds de colza dans les parcelles. (© Terre-net Média) |
« En conséquence, un retard important dans le développement des cultures d’hiver et des semis de printemps a été observé sur la majorité du continent européen, à l’exception des régions méditerranéennes et autour de la mer Noire ». Les précipitations ont été plus abondantes qu’à la normale dans le sud du continent et déficitaires dans le nord.
Aussi, « ces conditions météorologiques laissent penser que la Commission européenne sera amenée à réviser à la baisse ses premières prévisions, fondées sur des tendances historiques ».
A ce jour, les dernières prévisions de récoltes pour la prochaine campagne paraissent ambitieuses. La récolte de blé (tendre et dur) est attendue à 139 Mt contre132 Mt en 2012. Mais en France, même si le 13 mai dernier, seuls 8 % des blés et 49 % des orges d’hiver étaient arrivés au stade d’épiaison contre respectivement 27 % et 89 % à la même date en 2012 (source Observatoire Céréobs de FranceAgriMer), « il est encore trop tôt » pour établir des prévisions sérieuses selon Rémi Haquin, président du Conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgriMer.
Les cultures d’hiver accusent certes un retard de développement mais « mieux vaut une récolte tardive qu'un coup de chaud trop rapide », a-t-il rappelé. « Ce seront en fait les conditions climatiques du mois de juin qui seront déterminantes ».
Un plan complet pour les agriculteurs de l'Aube
Le week-end dernier, reconnaissant le « retard à la fois sur la pollinisation et sur la maturation », Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, a déclaré au salon de l’agriculture d'Aquitaine que les températures inférieures à la normale et les précipitations ont des « conséquences qu'on commence à percevoir » chez « certains maraîchers, producteurs de fruits et viticulteurs ». « On a une crise climatique qui arrive mais on en a jamais la mesure avant d'en faire l'évaluation », a cependant souligné le ministre. Il était interrogé par des journalistes sur les conséquences des conditions climatiques automnales qui balaient actuellement la France.
Certes, mais dans l’Aube et dans les quatre départements limitrophes, les pertes s’évaluent déjà en millions d’euros. De nombreux agriculteurs ont perdu leurs récoltes suite aux récentes inondations. Ils sont encore dans l’impossibilité de ressemer leurs champs.
Vendredi 17 mai, Stéphane Le Foll a apporté son soutien aux acteurs de l’agriculture auboise et des quatre départements limitrophes. Une demande de classement en catastrophe naturelle actuellement examinée, doit faire l’objet d’une décision le 27 mai prochain. Le ministre présentera la semaine prochaine un plan complet qui définira les outils mobilisables pour venir en aide aux agriculteurs sinistrés, tels que : le régime des calamités agricoles, des prises en charge de cotisations sociales, des avances de trésorerie, etc.
En attendant, une réunion au ministère de l’Agriculture a permis « de faire le point complet sur les inondations qui frappent l’Aube et quatre départements limitrophes, et leurs conséquences sur les activités agricoles ».