Dans la foulée du Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle organisé début février à Paris, la deuxième édition du hackathon Gaïa, organisée durant le salon de l’agriculture, a permis à des équipes pluridisciplinaires de plancher sur différents cas d’usages de l’IA générative appliquée à l’agriculture.
Organisé par la Ferme digitale et le réseau associatif Osfarm, ce hackathon a vu huit équipes travailler pendant 36 heures sur 8 cas d’usages proposés par des entreprises du secteur agricole.
De l’assistant au conseil agronomique…
Parmi eux, plusieurs projets étudiés ont été proposés par des coopératives agricoles. Agrial cherche ainsi à développer un assistant pour les agronomes. Le chatbot, AgriAssist, utilise des sources de données internes et externes pour fournir des réponses précises et documentées aux questions des agriculteurs.
Toujours pour faciliter le conseil, les chambres d’agriculture de Normandie, Pays de la Loire et Grand Est, cherchent à faciliter le conseil aux agriculteurs, en leur facilitant l’accès aux travaux de recherche et développement. De ce besoin est né un assistant IA baptisé Chat Bottes, pour faire gagner du temps aux conseillers.
Chez Terrena et La Coopération agricole, il s’agit d’utiliser l’IA pour mieux anticiper les volumes de collecte, et pour des besoins commerciaux, de faciliter à la fois l’organisation logistique autour du plan de collecte et des transferts de grains, mais aussi la prise de position sur les marchés. Grâce aux données satellitaires Sentinel 2 et météorologiques, l’outil développé, Optiprev, « permet de prédire les surfaces, rendements et volumes de collecte avec un degré de précision qui s’affine au cours du temps plus on se rapproche de la récolte ».
L’IA peut aussi faciliter les simulations en matière d’impact du changement climatique. Ombrea, le centre d’expertise en agrivoltaïsme de TotalEnergies, a développé un simulateur d’impact sur la production agricole. En se basant sur les scénarios du Giec, l’outil développé ClimaSIA permet de visualiser les impacts sur les rendements et la ressource en eau.
… À la prédiction de performance bovine ou la traduction simultanée
En matière de robotisation, l’association Robagri a développé une solution RoboDetect permettant d’identifier le bon robot à utiliser en fonction du contexte agronomique. En comparant les coûts par rapport à ceux engendrés par des opérations manuelles, il fournit des données sur la rentabilité économique de son utilisation, et explore les pistes de financement.
Durant ce hackathon, un seul projet concernait spécifiquement l’élevage : avec Inetum, entreprise proposant des services numériques, France Limousin Sélection cherche à prédire la performance des taureaux. L’outil développé fournit aux éleveurs, sur la base de la génétique et en renseignant le numéro d’identification unique de l’animal, une prédiction du poids des veaux, de la qualité des taureaux et du prix des taureaux.
Le dernier cas étudié a été proposé par la MSA qui, chaque année, est confrontée à la barrière linguistique lors de la recherche et l’embauche de saisonniers agricoles non francophones. Pour surmonter cette barrière tout en garantissant la confidentialité des données, et ainsi faciliter les démarches administratives, le projet d’assistant vocal multilingue est capable de traduire les échanges en temps réel entre le conseiller et l’adhérent.
Lors de la première édition du Hackathon Gaïa au salon de l’agriculture 2024, d’autres cas d’usages avaient été traités, comme l’assistance à l’évaluation de la viabilité d’un projet d’installation agricole, ou la génération automatisée de bulletins de santé du végétal. Ce dernier cas, piloté par l’Acta, pourrait aboutir courant 2025. Avec, à la clé, une économie de ressource humaine considérable.
« Aujourd’hui, il faut plusieurs heures de travail pour compiler et analyser les données contenues dans un bulletin. Avec l’aide de l’IA, cela prendra moins d’une heure », résume David Joulin, fondateur d’Ekylibre, et coordinateur du hackathon.
