Comme entre les associés d’un Gaec ou d’une Earl, tout conflit, malentendu ou mésentente entre agriculteurs et salariés peut compromettre la pérennité d’une exploitation.
agriculteurs, la reconnaissance positive
est pourtant déterminante pour motiver
un salarié », explique Sophie Marçot,
consultante au Bureau technique de
promotion laitière. (©Btpl)
« Il y a un lien direct entre la qualité de la relation employeur-salarié et la performance économique de l’entreprise », assure Sophie Marçot, consultante au Bureau technique de promotion laitière (Btpl).
Spécialiste des rapports humains dans les exploitations agricoles, elle conseille des agriculteurs qui souhaitent embaucher ou qui ont déjà un ou plusieurs salariés. « Personne n’est à l’abri de difficultés relationnelles. Un désaccord, en apparence sans gravité, peut rapidement prendre des proportions importantes. Cela commence très souvent par un manque de communication. Selon les cas et le caractère de chacun, le stress s’installe rapidement au quotidien. » Un salarié, qui se sent mal dans son travail, commet davantage d’erreurs. « De la casse de matériels aux accidents, avec des conséquences économiques croissantes pour l’exploitation. »
Etre employeur n’est pas inné
C’est pourquoi les organismes agricoles, notamment les Chambres d’agriculture, proposent de plus en plus de formations en relations humaines. « Suite à l’essor des formes sociétaires, nous nous sommes d’abord penchés sur les relations entre associés » explique Madeleine Jélu, conseillère d’entreprise à la Chambre d’agriculture de la Mayenne. « Mais avec le développement de l’emploi salarié, nous avons diversifié notre offre. »
Comment éviter les situations conflictuelles avec son salarié ? « C’est un travail de longue haleine qui démarre avant même l’embauche », insistent de concert les spécialistes. En effet, le recrutement, étape clé, doit être minutieusement préparé car il conditionne la qualité des rapports futurs.
Pourquoi veut-on embaucher ? Quelle sera l’organisation du travail entre les différentes personnes ? Quelles missions seront confiées au salarié ? Quels seront son degré d’autonomie et son niveau de responsabilité ? Autant de questions que le futur employeur doit se poser et auxquelles il doit répondre. Selon Sophie Marçot, l’agriculteur doit même s’interroger sur sa capacité à devenir employeur. « Ce n’est pas inné. A cause de leur caractère ou de leurs méthodes de travail, certains ne sont pas prêts à être patron. »
« Le poste doit être clairement défini », témoigne quant à lui Vincent Manceau, agriculteur en Mayenne, qui emploie un salarié à mi-temps.
Après l’embauche, l’employeur dispose de la période d’essai pour évaluer la personne, mais surtout pour instaurer un climat de confiance. « Le salarié doit trouver sa place dans l’exploitation, gage d’efficacité par la suite », explique-t-on à la Chambre d’agriculture de Picardie.