La pertinence d’une intervention de désherbage en sortie d’hiver s'apprécie étape par étape, de fin novembre à mars. Un tour de plaine permet de contrôler dans chaque parcelle la performance du programme d’automne et le niveau de ressalissement lié aux levées tardives. Il s’agit d’identifier les adventices présentes et d’en évaluer la nuisibilité dans la culture et dans la rotation.
Le préjudice sur la culture de la présence d’adventices se détermine à partir du seuil de nuisibilité de chaque espèce recensée. Il faut s’intéresser à la nuisibilité directe, en cas d’impact sur le rendement. « Il s'agit du nombre de pieds au m² entraînant une perte de rendement de plus de 5 % », précise Guillaume Chancrin, responsable technique herbicides céréales de Bayer. Sans oublier la nuisibilité indirecte. « Le seuil de 5 % ne tient pas compte de la production de graines susceptibles de germer dans la culture suivante, prévient le responsable technique. Par exemple, 25 à 30 ray-grass par m² entraînent une perte de rendement de plus de 5 % mais, laisser 25 ray-grass par m² dans la parcelle, c’est potentiellement mettre dans le sol 75 000 à 250 000 graines par m² pour les cultures suivantes ! » L’impératif de contrôle des adventices est donc à hiérarchiser aussi en fonction de la rotation.
Connaître le seuil de nuisibilité
Par exemple, le désherbage du blé diminue le stock semencier des gaillets, matricaires, sanves, ravenelles, pâturins et ray-grass au bénéfice de la pomme de terre suivante. Et inversement, la maîtrise des gaillets, matricaires, pâturins et ray-grass dans la pomme de terre limite leur apparition dans le blé.