« Les anciens exploitants agricoles seront revalorisés à hauteur de 85 % du Smic au plus tard le 1er janvier 2022 », a rappelé Jean Castex le 9 mars. Interrogé par le député du Puy-de-Dôme André Chassaigne (Gauche démocrate et républicaine) lors des questions au gouvernement, le Premier ministre n’a pas confirmé la date du 1er septembre, annoncé lors de sa visite dans la Creuse le 6 mars par le ministre de l’agriculture.
« Je prends l’engagement devant la représentation nationale que nous mettons tout en œuvre, avec Julien Denormandie, pour que nous puissions devancer l’échéance du 1er janvier 2022, je n’ose m’engager devant vous sur l’échéance du 1er septembre prochain mais sachez que je mets tout en œuvre pour que cela entre en vigueur partout, en France métropolitaine et dans les territoires ultramarins », a indiqué le Premier ministre.
Ce dernier a évoqué « des difficultés techniques » à mettre en œuvre la réforme de la revalorisation, « notamment parce que la représentation nationale a décidé que cette loi devait entrer en vigueur simultanément en métropole et outre-mer », a-t-il ajouté.
Revalorisation des retraites agricoles : @JeanCASTEX reconnaît "des difficultés techniques pour la mettre en œuvre". Il s'engage à l'appliquer avant le "1er janvier 2022". #DirectAN #QAG pic.twitter.com/DQAbsEF0QJ
— LCP (@LCP) March 9, 2021
Des syndicats impatients
Suite au déplacement du 6 mars, la FNSEA a demandé « une application la plus rapide possible ». « Il y a urgence à appliquer cette mesure qui permettra aux chefs d’exploitation à carrière complète d’atteindre un minimum d’environ 1 025 € par mois. Il est en effet profondément injuste qu’un agriculteur à carrière complète touche un minimum basé sur 75 % du Smic alors qu’un salarié bénéficie d’une retraite minimum calculée sur 85 % du Smic. D’autant que la MSA a de son côté fait savoir, il y a plusieurs mois, qu’elle serait prête à lancer le processus ».
Le syndicat sera également attentif « à ce que ce soit bien la solidarité nationale qui finance cette revalorisation conformément aux engagements du Gouvernement. Nous avons encore en mémoire la revalorisation à 75 % du Smic, en 2016, qui avait été au final en partie supportée par les actifs agricoles ».
La Coordination rurale a salué cette annonce, reconnaissant « une réelle avancée ». Néanmoins, « tous régimes confondus, les pensions des femmes sont en moyenne inférieures de 39 % à celles des hommes (…), une injustice sociale insupportable à laquelle il faut remédier dès maintenant », pour Catherine Laillé, responsable de la section Agricultrices. « De manière générale, c'est aussi avec une revalorisation des retraites que l'on rendra attractif le métier ! », ajoute Armand Paquereau, responsable de la section retraités.
Même si cette revalorisation est une réelle avancée pour Catherine Laillé, responsable de la section Agricultrices de la @coordinationrur tous régimes confondus, les pensions des femmes sont en moyenne inférieures de 39 % à celles des hommes.https://t.co/RDT3hETKDi
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