La Coordination rurale (CR) s’est fendue d’une attaque en règle d’un mouvement « d’écologisation » qui serait mené par des militants déconnectés et amplifié par les déclarations controversées ou opportunistes d’une poignée d’acteurs politiques. Les syndicalistes en appellent au soutien de l’Etat en vue de porter une politique agricole en phase avec les impératifs d’une véritable souveraineté alimentaire.
Conférence de presse de rentrée de la CR avec @VeroLefloch@patrick_legras et Philippe Maydat : parlons de la face cachée de l'#écologie ! pic.twitter.com/oS3BwmnMoL
— Coordination Rurale (@coordinationrur) September 7, 2023
Les relais de « l’écologisation »
« En tant qu’agriculteurs, nous pratiquons déjà de l’écologie appliquée et nous sommes vent debout contre cette écologie dogmatique. Cette pseudo science est devenue pour certains une vraie religion, au point qu’on ne parle plus des vraies études scientifiques alors que la CR s’est toujours appuyée sur la science et tout ce qui peut contribuer à faire progresser l’agriculture », assène Véronique Le Floc'h, présidente de la CR.
La syndicaliste cite dans la foulée les tweets controversés de la député écologiste Sandrine Rousseau, faisant le lien entre la consommation de viande et la recrudescence des fortes chaleurs et des incendies, ou la comparaison de Bruno Le Maire entre les émissions de gaz à effet de serre des protéines végétales et animales.
Des données scientifiques en phase avec la réalité agricole
La CR estime que certaines études du CGAER ou du Giec ne sont pas assez mises en avant, notamment un rapport de 2015 qui établirait que la capacité de stockage dans les bassins les plus sollicités ne représentent souvent que 2 ou 3 % des écoulements annuels contre 50 % sur l’Ebre, 200 % au Maroc. Selon cette même étude, la gestion de l’eau va devoir évoluer avec un « stockage considéré comme un moyen d’adaptation et un outil de gestion des risques ».
Le syndicat rappelle en outre les vertus des secteurs agricoles tels que l’élevage, vecteur de biodiversité ou encore responsable du stockage du carbone et d’une production nette de protéines selon l’étude de l’Idele, dans le cadre du projet Eradal.
Une doctrine adoptée au détriment de l’agriculture
La Coordination Rurale souligne la problématique cruciale des enjeux de la souveraineté alimentaire menacée par certaines décisions politiques. Dans le domaine des grandes cultures, et plus précisément dans le cadre du désherbage du blé, la CR s’inquiète d’une possible « aberration écologique » avec une interdiction du prosulfocarbe qui entrainerait potentiellement une baisse de 20 % dans les deux ans de la production de blé contrastant avec une augmentation des importations de céréales de 50 % sur 1 an pour un total de 8,5 millions de tonnes.
« Ce concept d’écologisation certainement repris dans un but électoral inspire en permanence de nouvelles normes concernant les nitrates, la législation sur les oiseaux, la restauration de la nature, les produits phytosanitaires... Nous sommes en permanence assommés par ces directives qui s’appuient surtout sur de la pseudo science et qui aggravent la désagriculturation », conclut Véronique Le Floc'h