Christiane Lambert va présider la fédération des industriels de la charcuterie

Encore présidente (jusqu'à fin septembre) du principal groupe de pression des agriculteurs de l'Union européenne, le Comité des organisations professionnelles agricoles (Copa), Christiane Lambert se dit dans un communiqué « convaincue qu'il ne peut y avoir d'agriculture forte sans industrie forte ».

« Je suis fière de m'engager aujourd'hui (...) pour porter les enjeux de compétitivité du secteur de la transformation française et de pérennité de tous les acteurs de la filière », ajoute la médiatique syndicaliste.

Christiane Lambert va succéder à Martine Leguille-Balloy, qui avait auparavant été députée de la majorité présidentielle en Vendée.

« Cette nomination intervient dans un contexte de forts enjeux pour les entreprises françaises de charcuterie traiteur qui doivent faire face à des situations économiques extrêmement tendues en raison notamment de l'augmentation historique de leurs coûts de production (matières premières, énergie, salaires...) en 2022 et 2023 », est-il souligné dans le communiqué.

Dans la charcuterie, le bonheur des éleveurs - les cours se sont envolés, les trésoreries reconstituées - fait le malheur des transformateurs : le porc représente la moitié de leurs coûts de production.

Christiane Lambert va donc devoir défendre les intérêts de l'aval sans irriter l'amont, dont elle est issue en tant que productrice de porcs dans le Maine-et-Loire.

« J'ai toujours défendu la chaîne alimentaire dans son ensemble. Je trouve très intéressant de pouvoir transformer en France », a expliqué l'éleveuse à l'AFP. « On a beau avoir les porcs les plus jolis de France, s'il n'y a pas un transporteur, un abatteur, un découpeur, un conditionneur, un charcutier, un boucher, et puis un magasin et un consommateur, on ne fera rien », a-t-elle relevé.

Christiane Lambert salue par ailleurs le travail des acteurs de la transformation, qui « se décarcassent pour rester connectés au marché ».

« Je suis scotchée par leur ténacité et leur inventivité pour tenir dans des conditions difficiles », a-t-elle insisté, en citant la crise sanitaire, l'explosion des prix de l'énergie ou encore la chasse aux nitrites, un additif utilisé pour mieux conserver la charcuterie mais dont le lien avec un risque de cancers a été confirmé par l'agence sanitaire française Anses.

Les fabricants de jambon et saucisson ont, selon Christiane Lambert, fait « beaucoup d'efforts ». D'après le gouvernement, les produits des charcutiers français sont 20% en deçà des seuils autorisés au niveau européen, avec un taux d'incorporation maximum de 120 mg par kilogramme.

« Ce qu'il faut, c'est mettre en lumière ce qu'ils font bien », martèle l'éleveuse. « Ils font vivre des spécialités territoriales, qui font l'attractivité des territoires, qui créent de l'emploi aussi localement. »

Agée de 63 ans, elle est en train de passer la main à l'un de ses fils sur l'exploitation.

Dans un monde agricole largement masculin, Christiane Lambert a été la première femme à présider le syndicat des Jeunes Agriculteurs (alors Centre national des jeunes agriculteurs, 1994-1998), la FNSEA (2017-2023) puis le Copa depuis 2020.

La Fédération d'industriels du secteur charcuterie-traiteur précise regrouper 300 entreprises qui « emploient près de 32 000 personnes et génèrent un chiffre d'affaires de neuf milliards d'euros ». Les trois quarts de la production porcine française sont transformés en charcuterie.

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