Une moisson 2011 déficitaire jusqu’à 20 %

Une moisson 2011 déficitaire jusqu’à 20 %

Les premières tendances laissent entendre que la production française de blé dur devrait se situer autour de 1,9-2 millions de tonnes, soit une baisse de 21 % sur un an, du fait d'une baisse des surfaces (- 8 %) et d'une baisse des rendements moyens (- 14 %) selon Agreste.
Les premières tendances laissent entendre que la production
française de blé dur devrait baisser de 21 % sur un an du fait
d'une baisse des surfaces et des rendements selon Agreste.
(© Terre-net Média)

En Vaucluse, les sols profonds ont atténué l’effet sur les cultures de blé dur de la sécheresse printanière qui a sévi sur tout le territoire. Mais, les agriculteurs qui auront cru jusqu’au bout à la culture, en positionnant des irrigations bienvenues, sont récompensés, comme le montre un essai mené par Arvalis sur Bollène (pour lire, cliquez sur irrigation blé dur).

Les premières tendances laissent entendre que la production française de blé dur devrait se situer autour de 1,9 à 2 millions de tonnes, soit une baisse de 21 % sur un an, due à la fois à une baisse des surfaces (- 8 %) et à une baisse des rendements moyens (- 14 %) selon Agreste. En Vaucluse, la baisse atteint entre 12 et 20 % selon les organismes de collecte.

Les tendances en Vaucluse

Ainsi pour la coopérative de Bollène-Barjac, en moyenne, la récolte de blé dur diminuerait de 15 à 20 % par rapport à 2010 « et de 13 à 14 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années », explique Denis Maucci, directeur de la coopérative.

Point sur le marché à fin juillet

Fin juillet, le prix du blé dur dépassait les 300 €/t, mais le marché était attentiste. « Le Maghreb n’est pas encore entré sur le marché », explique Denis Maucci, le directeur de la coopérative Bollène-Barjac, soulignant que les opérateurs attendaient avec impatience des nouvelles de la production américaine et canadienne. « Il semblerait que les Usa aient une production deux fois plus faible que la normale cette année, en raison d’excès d’eau lors des semis et de la sécheresse par la suite. Ils auraient d’ailleurs acheté du blé dur canadien pour compenser, ce qui ferait autant de volumes en moins exportés sur l’Europe », détaille Denis Maucci.
Quant à la production canadienne, elle devrait se situer à la normale, mais avec des stocks moins importants. « Le Canada est le plus gros producteur et exportateur mondial de blé dur. Les échos actuels tablent sur une récolte correcte, mais il semble que leurs stocks soient au plus bas. En 2010, ils ont démarré avec 3 à 3,5 millions de tonnes de stock, contre un million en 2011. La récolte mondiale est attendue autour de 35 millions de tonnes, avec des besoins qui varient entre 36 et 38 millions de tonnes », résume Gérard Simond, de la Capl.

Chez Céréalis, la baisse des rendements varie « de 15 à 20 % selon les parcelles », souligne Max Coq, son président qui poursuit : « Il nous reste encore à entrer les moissons autour de Pertuis, mais les premières tendances sont là. Ce sera une récolte en baisse et quand les sols sont peu profonds, les écarts par rapport à l’an dernier sont encore plus importants ».

Enfin, à la Capl, les moissons se terminent. « À un moment, nous avons eu une petite peur quant aux volumes. Mais malgré la perte de rendement, d'environ 30 % par rapport à 2010, notre collecte de blé dur ne devrait diminuer que de 12 % environ, grâce aux apports de nouveaux adhérents », souligne Gérard Simond.

Dans le nord Vaucluse, les choses se sont « mieux passées que dans les départements limitrophes », explique Denis Maucci. Même tendance dans les terres profondes qui ont pu « tamponner » l’effet de la sécheresse rencontrée ce printemps. Sur Bollène, un essai réalisé par Arvalis a d’ailleurs démontré tout l’intérêt d’une conduite technique pointue, puisque les rendements ont atteint les 120 q/ha.

La qualité sauve la moisson

Seule éclaircie au tableau : la qualité. Elle est « excellente en PS, protéines, indice de jaune et les poids moyens sont corrects », détaille le directeur de Bollène Barjac. Des données qui ont sans doute permis d’atténuer la perte de rendement. Même son de cloche chez Céréalis, qui relève toutefois que les pluies de la mi-juillet ont un peu entamé le potentiel qualitatif des blés. « Mais la qualité ne compensera pas la perte de rendement au niveau du chiffre d’affaires à l'hectare », relevait Max Coq. Enfin, à la Capl, le niveau qualitatif « est très correct, avec un taux de protéines très élevé et des PS plus ou moins en dent de scie ; mais globalement, la qualité est bonne », résume Gérard Simond.

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