Le service de la statistique et de la prospective (SSP) « produit les chiffres en toute indépendance professionnelle, conformément aux règles du Code de bonnes pratiques de la statistique européenne » et « le ministre de l'Agriculture et son cabinet ne prennent connaissance des chiffres qu'au moment où ceux-ci sont également transmis, sous embargo, aux membres de la Commission des comptes », selon une note de procédure du SSP transmise à l'AFP.
Le SSP effectue chaque année trois estimations successives des revenus agricoles : « une première estimation dite "prévisionnelle" au mois de décembre de l'année puis, l'année suivante, une estimation dite "provisoire" au mois de juillet et des résultats définitifs » au mois de décembre suivant, rappelle-t-il.
« Les évolutions de revenus selon les productions sont difficiles à anticiper précisément car elles sont très sensibles aux variations de la production et des consommations intermédiaires » comme les engrais ou l'alimentation animale, précise le SSP. « En 2012, la surestimation du revenu des exploitations spécialisées en céréales, oléagineux et protéagineux lors des estimations provisoires est principalement liée à la difficulté à anticiper l'évolution des charges d'engrais », se justifie-t-il encore.
Le président de la FNSEA a demandé samedi des « explications » au ministre de l'Agriculture concernant la révision à la baisse du niveau des revenus agricoles pour 2012, s'inquiétant d'éventuelles « manipulations » en pleines négociations sur la PAC. « Je suis très fâché » et « je demande des explications au ministre de l'Agriculture. Ce n'est pas normal que nous ayons, tout au long de cette négociation sur la PAC, travaillé sur des chiffres qui étaient erronés ».
Les chiffres définitifs publiés jeudi font ressortir un revenu moyen de 56.700 euros pour les céréaliers en 2012, contre 72.100 euros annoncés lors des prévisions en décembre 2012 ; tandis que le revenu des éleveurs bovins a été sous-estimé dans les prévisions : avec un revenu annoncé en décembre 2012 de 15.400 euros et révisé à 21.500 euros un an plus tard.
