Une prise de parole qui intervient alors que la Cour d'Appel de Colmar (Haut-Rhin) doit rendre mercredi sa décision à l'encontre de faucheurs volontaires qui avaient détruit un essai scientifique de vigne transgénique de l'Inra en 2010.
« Que faire pour sortir des violences illégales, de la destruction de biens publics financés par l'impôt et de cette paralysie de la recherche publique sur les Ogm ? Faut-il, comme les chercheurs anglais, mener des travaux derrière des barbelés ? Faut-il, comme en Suisse, sanctuariser un site national unique dédié aux essais de la recherche publique sur les Ogm ? Si ces deux pays ont souhaité maintenir des essais au champ, c'est bien que ceux-ci sont nécessaires pour obtenir des résultats scientifiques robustes », écrit François Houllier dans un texte transmis à l'Afp.
La France s'oriente aujourd'hui « vers un modèle agricole sans Ogm cultivés et vers l'agro-écologie » mais « pour autant, ce choix démocratique ne doit pas amener le service public de recherche à baisser la garde dans ses travaux sur les Ogm », explique le président de l'Inra. Car pour lui, même s'ils sont interdits de culture en France, il ne faut pas « renoncer » à étudier les « impacts environnementaux ou sanitaires » des Ogm alors que « leur expansion mondiale est une réalité ».
Fin mars, des amendes ont été requises à l'encontre des 54 faucheurs Ogm de la parcelle de l'Inra. En première instance, en octobre 2011, la plupart d'entre eux avaient été condamnés par le tribunal correctionnel de Colmar à deux mois de prison avec sursis. Six d'entre eux, considérés comme récidivistes, avaient écopé d'une amende de 1.200 euros.